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Dordogne – Le domaine de Rochebois revit

Passés par la grande boucle des métiers du tourisme, quatre associés et membres de la même famille font revivre le Domaine de Rochebois, à Vitrac, dans le souci d’une cohérence d’ensemble.

Domaine de Rochebois

©Hotel Intelligence

Rochebois, demeure du XIXe située sur la route du château de Monfort, à Vitrac, est passé par une congrégation salésienne quand la branche familiale s’est éteinte. L’histoire s’est poursuivie avec l’accueil d’orphelins puis, dans les années 1990, une entrée très remarquée dans l’économie touristique : un premier propriétaire a transformé le domaine en site de luxe, l’affaire a très bien fonctionné avant de décliner en 2011. « Nous lui avons acheté le domaine, peut-être a-t-il été sensible à notre démarche familiale », confie Laëtitia Pruneyrac, copropriétaire du domaine et directrice de la communication de Rochebois, conceptrice aussi de la décoration. « Nous avons eu envie de continuer l’histoire, sans dénaturer les lieux, sans changer la structure de la bâtisse mais avec une nécessaire et importante rénovation. »

La vie du jeune couple a basculé sur un énorme coup de cœur. « Nous vivions dans le nord, chacun avec son travail. Thomas est venu ici dans le cadre professionnel. On a toujours su qu’on investirait un jour sans savoir quand, où ni comment. Ce lieu s’est imposé. C’est l’effet magique de la vue sur la vallée depuis la terrasse », ajoute-t-elle. Ils sont quatre à finaliser la reprise, avec deux autres membres de la famille : Stéphane à la direction technique et son épouse Gabriella pour la partie hôtelière.

RESPECT DU LIEU

Tout est allé très vite depuis la première visite en mars 2021 : un business plan bouclé en un week-end et une signature le 25 novembre pour un démarrage des travaux en janvier avec des entreprises locales très réactives, certaines étant intervenues lors du chantier il y a 30 ans. Difficile de donner des chiffres, disons que la rénovation représente 5 et 10 millions d’euros. Sans parler du montant de l’achat. La piscine et le jardin à la française, même bien entretenus, ont été remis au niveau d’excellence attendu.

Au terme de huit mois intenses, l’établissement a ouvert cet été et emploie déjà une centaine de personnes, « il en faudrait davantage pour un 5*, 17 postes sont encore à pourvoir » pour assurer une activité à l’année, « dans une nouvelle ère où l’on est soumis aux avis et aux nouveaux comportements de personnel ».

GOLF ACADÉMIQUE

Le haut du domaine, « conçu pour la clientèle locale », fonctionne depuis juin avec le Wedge, restaurant du golf, le proshop et le practice ouvert jusqu’à minuit, le putting green. Le pitch and putt, avec une vue à 360° sur toute la vallée en contournant la colline, le sera normalement cet automne, « mais la météo de cette année nous a appris la prudence. Nous avons vocation à être un lieu d’apprentissage et de découverte, pas un golf de plus. » Après dix ans de sommeil dans un entretien minimum, le parcours de 9 trous ressort lentement mais sûrement de l’oubli sur ce site éblouissant en surplomb de la Dordogne. Redessiné sur les 33 hectares du domaine, il vient de traverser un été de pénurie d’eau et d’interdiction d’arrosage.

« Nous ne sommes pas un 5* de ville, avec moins de codes qu’un palace : nos clients ont envie de faire du canoë, de se balader… et pas forcément de voir un costume en rentrant. Mais les clientèles sont très différentes d’un mois à l’autre, nous nous adaptons, celle d’affaire arrive. » Quatre salles sont disponibles pour des séminaires d’entreprise, ainsi qu’une table intimiste pour partager un moment avec le chef.

UN CHEF AUDACIEUX

Affilié au réseau Les Collectionneurs, présidé par Alain Ducasse, cet ensemble haut de gamme de 7 000 m2 occupe un créneau qui n’existait pas localement et, en toute logique, les propriétaires aimeraient décrocher une étoile côté restaurant avec le chef exécutif, Jean-Philippe Vecco. « Nous l’accompagnerons en lui laissant carte blanche pour le restaurant gastronomique Le M, qui a ouvert le 5 juillet. » Ce chef originaire de l’Est de la France a œuvré à L’Arcada, à Bordeaux, avant d’arriver à Vitrac où il constitue son réseau de producteurs en circuit court, présentés sur la carte.

Redessiné sur les 33 hectares du domaine, le golf vient de traverser un été de pénurie d’eau et d’interdiction d’arrosage

UN ENSEMBLE D’EXCEPTION

La bâtisse d’origine accueille aussi le bar Joséphine, hommage à la grande dame panthéonisée qui demeurait au proche château des Milandes, un salon de thé amé- nagé dans la chapelle, un espace spa et une dizaine de chambres. Deux villas, Hortense et Louise, regroupent 30 chambres plus particulièrement destinées à l’accueil de groupes. En cas de demande de séjour au-delà des 40 chambres disponibles, des liens se tissent avec d’autres établissements pour des combinaisons. L’établissement initial avait reçu Sophie Marceau, Philippe Noiret ou encore Drew Barrymore ; on sait que celui-ci a accueilli deux stars d’Hollywood cet été (secret professionnel !).

LUXE ET NATURE

Côté fréquentation, « nous sommes déjà contents et le ressenti est bon : nous recevons les clients auxquels nous pensions nous adresser. » En ce début d’activité, Rochebois suit la tendance générale du Périgord avec une clientèle majoritairement française, pour un équilibre sécurisant depuis que la crise Covid a bousculé l’ordre mondial. Les 40 % de clients étrangers sont plutôt hors pays limitrophes, Malaisiens, Mexicains, Argentins. « On n’a pas assez de recul mais il y avait semble-t-il une véritable attente sur ce créneau. » Grâce à Hotel Intelligence (lire article suivant), l’établissement a bénéficié d’une promotion immédiate à l’international.

Les élus des environs parlaient de « la belle au (Roche)bois dormant » : voici le domaine joliment réveillé.

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