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Lot-et-Garonne : Nouvelle gouvernance à la CCI, Frédéric Péchavy, nouveau président

Le directeur général du groupe Péchavy (fondé en 1919 et spécialisé dans la distribution d’énergies destinées à l’usage domestique et professionnel) et vice-président du club de rugby du SUA, Frédéric Péchavy, est le nouveau président de la CCI 47. Entouré d’une nouvelle équipe de 42 élus, il voit l’avenir économique du Lot-et-Garonne avec optimisme.

Frédéric Péchavy, président de la CCI 47

Frédéric Péchavy, président de la CCI 47 © Julien Domec

La Vie Économique : Vous avez été élu président de la CCI 47 au mois de décembre dernier, succédant à Alain Brugalières. Quel a été votre parcours au sein de la chambre consulaire ?

Frédéric Péchavy : « Je suis rentré à la CCI en 2016 lors des dernières élections en tant que vice-président, ce qui m’a permis de connaître le fonctionnement interne de la chambre de commerce et d’industrie et de m’impliquer directement sur le terrain en prenant la présidence de l’école de commerce Sud-Management basée à l’Agropole. J’ai pu aussi participer à la création du campus numérique à Agen, dont la CCI est un des membres fondateurs. Quand il a fallu préparer les dernières élections, nous avons d’abord formé, avec l’aide de Jean-Luc Guéry et Myriam Viau, une équipe pour prendre la suite d’Alain Brugalières avant que l’on me sollicite pour la présidence. »

LVE : Lier emploi et formation est l’une de vos priorités ?

F.P. : « Effectivement et c’est dans ce sens que l’école Sud-Management a vu le jour il y a une trentaine d’années à l’initiative de la CCI et du GPI (groupement patronal interprofessionnel). Pour notre mandature, de 2020 à 2026, Sud-Management sera l’outil sur lequel on veut vraiment s’appuyer car il est à la disposition des entreprises pour la formation continue des salariés (l’école forme environ 16 000 salariés chaque année) et accueille près de 450 étudiants qui intègrent ensuite des entreprises locales ou créent leur propre entreprise. Avec Sud-Management, nous apportons une réponse précise à une demande des entreprises. Nous allons par exemple lancer cette année une filière de formation sur des métiers très spécifiques en étroite collaboration avec le groupe Stef (transports frigorifiques) qui a des besoins dans ce secteur. »

SUD MANAGEMENT, cci

© D. R.

LVE : Vous avez des projets de développement pour cette école ?

F.P. : « Il y a déjà du changement à la direction générale avec le départ en retraite de Jean-Jacques Molinié remplacé par Dominique Bonnet qui possède une grande expérience professionnelle. Nous nourrissons donc de grands projets pour Sud-Management après avoir repris, en 2021, le centre de formation de Villeneuve-sur-Lot qui s’appelait CFPVI et qui sera remplacé par un nouvel outil : l’hôte entreprise. Il s’agit d’une pépinière d’entreprises pilotée par la CCI qui existait déjà mais qui n’était plus adaptée à la demande des porteurs de projets. Nous allons donc y investir 1 million d’euros, financé à 50 % par le Conseil Régional, pour le transformer dès 2022 en campus qui regroupera des étudiants et des porteurs de projets. »

Avec Sud-Management, nous allons lancer une formation sur des métiers spécifiques tels que le transport frigorifique avec le groupe Stef

LVE : Votre élection s’accompagne aussi d’un renouvellement de l’équipe d’élus, pouvez-vous nous la présenter ?

F.P. : « C’est d’abord une équipe composée de personnes qui sont encore en activité et qui représentent 3 collèges, le commerce, l’industrie et le service. Dans ces 3 collèges, nous avons des élus qui sont répartis sur tout le territoire comme Thierry Boukhari pour le Villeneuvois (directeur général délégué de Gifi), Philippe Wendel sur le Marmandais (carrelages Wendel), Romain Sort sur le Fumélois (Intermarché), Patrick Georgelin (confitures Georgelin à Virazeil), Bruno Casset (président de l’union des commerçants à Agen), Laure Lechertier (UPSA), Denis Varescon (Œuf Gascon à Damazan), Jean-Luc Guéry (Optimum)…

LVE : Quels sont vos principaux projets avec la CCI 47 ?

F.P. : « Nous souhaitons que la CCI apporte sa contribution sur des sujets stratégiques pour le développement du département en créant un lieu qui fonctionnerait comme un écosystème et qui regrouperait les entreprises, les étudiants et des porteurs de projets. Nous avons aussi l’idée de créer un événement avec les collectivités qui viendraient présenter leur territoire auprès d’entrepreneurs, cadres ou porteurs de projets. On enverrait un signal fort en montrant qu’ici les échanges sont plus faciles, qu’il y a tout un écosystème qui est là pour les aider à s’installer avec une CCI qui organise en réseau les interactions avec les autres entreprises. »

LVE : Quel regard portez-vous sur la situation économique du Lot-et-Garonne en pleine crise sanitaire ?

F.P. : « Il faut d’abord rappeler que nous sommes sur une bonne dynamique au niveau départemental avec un tissu d’entreprises qui excellent dans leur domaine d’activité. Je pense aussi que la perception de nos territoires dits ruraux a beaucoup changé sur ces deux dernières années. Les chiffres de la démographie publiés récemment indiquent une stabilité de la population en Lot-et-Garonne mais je suis certain qu’ils seront à la hausse dans deux ans. L’Agenais symbolise bien ce dynamisme avec l’arrivée, cette année, d’un nouvel échangeur autoroutier et le développement d’une nouvelle zone d’activités très prometteuse (le Technopôle Agen-Garonne à Sainte-Colombe-en-Bruilhois) qui devrait accueillir la future gare LGV. Je suis donc optimiste sur l’avenir économique du département car nous avons des fondamentaux solides qui nous permettent de continuer à développer l’activité économique. Nous avons des entreprises de bon niveau et des chefs d’entreprises dynamiques sur un territoire qui n’est pas enclavé situé entre deux métropoles (Bordeaux et Toulouse) mais assez éloigné pour avoir sa propre identité. Enfin, la crise sanitaire a fait naître de nouvelles attentes chez les Français plus soucieux de bien manger et de se rapprocher de la nature, tout ce qu’incarne le Lot-et-Garonne. Au-delà de ces fondamentaux solides, il faut absolument renforcer notre offre de santé car on sait que c’est un des critères principaux pour attirer des cadres et des salariés. »

LVE : Vous évoquiez la LGV, quelle est la position de la CCI 47 ?

F.P. : « Dès mon élection, j’ai demandé aux 42 élus de se positionner sur la ligne LGV en exprimant leurs arguments via une consultation électronique. Nous avons constaté que l’on entend toujours les personnes qui sont contre mais rarement celles qui sont favorables au tracé. De notre côté, les retours ont affiché 85 % de résultats positifs en faveur de la LGV. Pour nous, c’est un projet structurant pour le Lot-et-Garonne et puis on sait bien qu’elle se fera car Toulouse ne peut pas rester isolée des lignes à grande vitesse, que ce soit vers Bordeaux ou vers Montpellier. Nous avons regardé l’exemple de l’agglomération de Libourne qui a vu ses recettes fiscales et son attractivité augmenter avec la LGV. Il n’y a donc pas de raisons que le Lot-et-Garonne, placé entre les deux métropoles, ne tire pas bénéfice de l’arrivée d’une ligne à grande vitesse. »

Nous avons l’idée de créer un événement avec les   collectivités qui viendraient présenter leur territoire auprès d’entrepreneurs et porteurs de projets

LVE : En 2022, le département va aussi accueillir un Center Parcs. C’est une bonne chose pour le territoire ?

F.P. : « Quand le département a lancé le projet, il nous a sollicité pour qu’on fasse l’interface avec les entreprises locales afin qu’elles participent à ce grand chantier où il a fallu notamment construire 400 cottages. Certaines petites entreprises avaient peur de se présenter sur ce marché alors la CCI est intervenue pour les accompagner afin d’apporter une réponse groupée et accéder à ces marchés. Nous faisons d’ailleurs la même chose avec le chantier de rénovation du carénage de la centrale nucléaire de Golfech qui nous a contacté pour faciliter l’accès aux différents chantiers pour les entreprises locales. Les travaux ont déjà démarré et vont s’étirer sur une dizaine d’années pour un investissement de près d’un milliard d’euros. L’objectif de la centrale est de réaliser 30 % des travaux avec des entreprises locales. Nous avons donc réuni, autour d’une table, les représentants d’EDF et les entreprises. C’est le rôle de la CCI. »

LVE : Vous partagez le même optimisme pour le club de rugby du SUA où vous êtes membre du conseil d’administration ?

F.P. : « Il faut savoir que le SUA est l’un des emblèmes de la ville d’Agen mais aussi du Lot-et-Garonne. Les gens nous connaissent d’abord pour le pruneau mais ensuite pour le rugby, un sport qui bénéficie d’une image positive. Avoir un club professionnel montre aussi le dynamisme d’un territoire et c’est aussi important pour les acteurs économiques. Espérons maintenant de meilleurs résultats sportifs après deux années difficiles. »

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