La Vie Economique : Comment la franchise a-t-elle grandi ?
Chantal Pain : « Nous avons ouvert notre premier magasin Carrément Fleurs en 2006. La première année, nous avons ouvert 4 magasins. On était très surpris du succès mais le concept a plu tout de suite à notre clientèle ! Aujourd’hui, nous en sommes à 39 magasins, on en sera à 40 en fin d’année et 41 début 2024. Il y a évidemment beaucoup de magasins dans le Sud-Ouest mais nous allons de Douai au nord jusqu’à Carpentras et Perpignan au sud. »
LVE : Quel est l’avantage de votre réseau ?
C.P. : « S’adosser à une franchise, c’est s’appuyer à un savoir-faire, des prix négociés, un site marchand et une communication commune. On est plus forts quand on est nombreux, c’est évident. Quand on est fleuriste traditionnel, on n’a pas le temps pour communiquer par exemple. Chacun fait ses commandes chez nos fournisseurs. Nous avons une plateforme d’achats commune référençant plusieurs fournisseurs. Notre logiciel de caisse, très performant, nous permet d’analyser nos ventes et permet à chacun de consulter son chiffre d’affaires et celui des autres franchisés en temps réel. Nos outils sont pensés par et pour nos franchisés afin d’assurer une réussite commune. Nous maîtrisons nos coûts car nous prenons une redevance plafonnée à nos franchisés, qui est la plus basse du marché, c’est un partenariat gagnant-gagnant.
LE MARCHÉ DE LA FLEUR EN FRANCE
14 000 fleuristes en activité
28 000 emplois (75 % de femmes, 25 % d’hommes)
1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel
1 achat sur 2 est fait chez un fleuriste plutôt qu’en GMS
La rose est la fleur la plus vendue en France.
Source : Fédération française des artisans fleuristes, 2020.
LVE : Comment avez-vous traversé les dernières années ?
C.P. : « 2021 a été une année exceptionnelle après 2020 où on a beaucoup souffert, comme tout le monde. Les gens avaient envie de se retrouver. Les fleurs, c’est un cadeau plaisir, pour tous les budgets. 2022, on a gardé ce chiffre exceptionnel post-Covid et 2023 est bien parti aussi. La clientèle s’accroît également, ça c’est important. »
LVE : On entend souvent parler des fleurs coupées qui viennent des Pays-Bas, ce sont vos fournisseurs ?
C.P. : « Oui, car ils sont très forts en logistique. Il y a quelques fleurs en France et on travaille avec ces producteurs notamment pour le muguet, la pivoine, la tulipe et le chrysanthème pour la Toussaint. Cela reste marginal mais on essaie. Beaucoup de producteurs français préfèrent même passer par la Hollande tant ces derniers sont bien organisés en logistique. Nous nous inscrivons dans une démarche durable en privilégiant les fournisseurs labellisés MPS pour des fleurs de qualité produites dans un meilleur respect de l’environnement. »
LVE : Quels sont vos projets pour le réseau Carrément Fleurs ?
C.P. : « Déjà, je suis très heureuse que tous nos franchisés aient resigné notre contrat pour les 5 années à venir. 50 % d’entre eux ont même ouvert un nouveau point de vente. Ce renouvellement montre l’intérêt et la confiance que portent les franchisés à la marque. Ensuite, on ne s’interdit aucune région en France. On aimerait bien s’implanter dans l’Est, en Bretagne et en Normandie où nous sommes absents. Ce sont des régions à fort potentiel. »
LVE : Que faut-il pour entrer dans la franchise Carrément Fleurs ?
C.P. : « Carrément Fleurs est une entreprise familiale, créée avec mon époux. C’est un réseau de proximité et on veut garder cet esprit. On ne va pas ouvrir pour ouvrir. On veut ressentir les valeurs de Carrément Fleurs chez le candidat. Il n’est pas nécessaire d’être fleuriste pour nous rejoindre, mais disposer de qualités managériales et avoir la fibre commerciale est important. Nous accompagnons les futurs franchisés tout au long de leur parcours en les aidant pour la recherche de locaux, l’obtention des financements et le suivi des travaux. Après une formation de plusieurs semaines, nous accompagnons également le nouveau franchisé lors de la première semaine d’ouverture. Les contacts avec nos franchisés sont quotidiens et je tiens à maintenir cette relation. »
LVE : Que ressentez-vous lorsque vous regardez en arrière le chemin parcouru ?
C.P. : « Je suis très heureuse et c’est grâce à tous nos salariés sans qui je ne serais pas là aujourd’hui et c’est aussi grâce aux franchisés qui nous ont fait confiance. Je fais un métier de passion, le produit me plaît énormément. Vendre une fleur c’est vendre une émotion. Et en tant que gérante de réseau, je mets un point d’honneur à privilégier la proximité, la relation et les échanges avec les franchisés. » ■
CARRÉMENT FLEURS EN CHIFFRES
Création de la franchise en 2012
Ouverture en moyenne de 3 magasins par an
39 magasins dans la France entière
120 apprentis: « Les fleuristes de demain » selon Chantal Pain
Près de 250 salariés