Elle est la nouvelle directrice de la Banque de France en Lot-et-Garonne depuis le 17 avril dernier après avoir été directrice adjointe dans le Tarn-et-Garonne pendant 5 ans, et contrôleur de gestion à la direction financière au siège parisien de 2014 à 2018. Valérie Dupas est donc rompue aux arcanes de l’institution financière.
LUTTE CONTRE L’INFLATION
Lorsqu’on lui demande quelles sont les missions de la Banque de France, Valérie Dupas nous donne un moyen mnémotechnique simple : les « 3 S ». Et elle commence avec la plus importante : la stratégie monétaire : « On en parle beaucoup en ce moment. Il s’agit de garantir la confiance des Français, et des Européens, autour de la monnaie : qu’un billet de 20 € vale toujours 20 €. Pour cela, l’axe principal est de tendre vers une inflation à 2 %. Depuis deux ans, le contexte d’incertitude que nous vivons impacte sérieusement l’inflation ». Cette année, dans la lettre envoyée par le gouverneur de la Banque de France (François Villeroy de Galhau NDLR) au président de la République, la priorité est de ramener l’inflation aux alentours de 2 % fin 2024, 2025. Les taux de refinancement bancaire ont donc augmenté : on est passé de – 0,25 % à 3,25 %. « En rendant le crédit un peu plus cher, on limite la consommation pour réguler la hausse des prix », ajoute la directrice. Un jeu d’équilibriste car si la consommation diminue trop fortement, l’économie se contracte et on aboutit à la récession, hantise de tous les économistes : « C’est un exercice très difficile mais l’inflation sous-jacente est importante et on doit la diminuer. D’ailleurs, les prix de l’énergie ont déjà commencé à diminuer et les prix des matières premières se stabilisent », explique la nouvelle directrice.
STABILITÉ FINANCIÈRE
Cette deuxième mission consiste à garantir aux Français que le système bancaire et financier français est solide. Il y a une autorité de contrôle prudentiel et de résolution qui mène des contrôles sur pièce et sur place pour cela. Un dispositif particulièrement efficace selon Valérie Dupas et qui devrait nous prémunir de certaines mésaventures des banques anglo-saxonnes. Enfin, la dernière mission est essentielle pour le réseau des Banques de France réparties sur le territoire, les services à l’économie et à la société : « L’idée est de mettre à disposition des acteurs locaux un certain nombre d’informations qui vont permettre d’avoir une meilleure connaissance du tissu économique », explique la directrice. La Banque de France rédige donc des études conjoncturelles et réalise des cotations pour les entreprises.
UN CORRESPONDANT TPE/PME
Depuis 2016, l’institution a même créé la fonction de correspondant TPE/PME pour accompagner les entreprises et met à disposition un outil gracieux : Opale, qui permet l’analyse financière des entreprises. De plus, la Banque de France réalise également des médiations bancaires : une mission essentielle pendant le Covid pour les entreprises qui ne pouvaient accéder au prêt garanti par l’État (PGE). Grâce à la médiation de la Banque de France, 50 % d’entre elles ont pu bénéficier de ce dispositif. Enfin, la Banque de France conserve la gestion du surendettement mais avec un nouveau volet : « jusqu’à présent, on était dans une démarche curative du surendettement. Le Gouverneur souhaite que l’on soit dans le préventif. On a mis en place des points conseils budget pour accompagner les personnes en difficulté et l’éducation budgétaire et financière dans les collèges et les lycées », indique Valérie Dupas. Et celle-ci de conclure : « On avait l’image de la Banque de France très sécurisée, inaccessible. Avec la fermeture des caisses (il n’y a plus de fonds conservés à Agen NDLR) et l’évolution de la société, la Banque de France s’est ouverte au public.
