En panne sèche il y a deux ans à peine, Dynelec Sud-Ouest redémarre, porté par l’énergie de son jeune dirigeant, Thibaut Forgues, 35 ans. Après avoir connu des années de grandes difficultés, l’entreprise spécialisée dans les installations électriques des centrales hydroélectriques implantée à Mazères-sur-Salat est à nouveau rentable. « Lorsque j’ai repris la société en 2022, sa trésorerie était à zéro et elle avait 100 000 euros de dettes, se souvient le gérant. Nous venons de boucler l’exercice 2023-2024 avec 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires et un résultat net positif. » Parmi les contrats livrés dernièrement : la centrale hydroélectrique de Sallanches, à proximité de Chamonix ou encore celle de Lestelle-de-Saint-Martory (Haute-Garonne).
60 ans d’existence
Fondée en 1964, la société, appelée à l’origine Steel Technologies, était initialement spécialisée dans la livraison de projets électriques clé en main. « J’ai retrouvé de vieux devis tapés à la machine à écrire pour des implantations de fast-foods ou de laveries automatiques en Afrique », relate le dirigeant, les anciens dossiers à la main. Vendue plusieurs fois, l’entreprise devient Dynelec Sud-Ouest dans les années 2000, et se recentre en 2004 vers les systèmes électriques à destination des procédés de production d’énergie. Thibaut Forgues est recruté en 2019 en tant que chargé d’affaires. Il propose alors de diversifier l’activité et développe des projets pour les acteurs de la méthanisation.
Reprise en 2022
Lorsque l’entreprise est placée en liquidation judiciaire, Dynelec Sud-Ouest ne compte plus que quatre salariés. « J’étais convaincu qu’il y avait quelque chose de bien à faire. J’ai demandé aux salariés s’ils étaient prêts à rester si je proposais de reprendre l’entreprise, et ils m’ont suivi », se souvient Thibaut Forgues. Première urgence, rembourser les 100 000 euros de dettes en 6 mois et honorer les contrats qui ne l’avaient pas été. « Certains prospects que j’avais en tant que chargé d’affaires salarié m’ont rappelé et ont validé le contrat lorsqu’ils ont appris que j’avais repris l’entreprise. » En quelques mois, le jeune entrepreneur redresse la barre. « On a fait 772 000 euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2022-2023 et, surtout, 78 000 euros de résultat net ». L’entreprise, qui emploie aujourd’hui 10 ETP est même en phase d’investissement.
« Nous venons de boucler l’exercice 2023-2024 avec un résultat net positif »
Nouveaux locaux à l’automne
« Nous quittons nos anciens locaux vétustes, qui faisaient partie de la liquidation et nous nous installons à quelques centaines de mètres à peine ». Dynelec Sud-Ouest s’implante en effet sur un site plein d’histoire pour la commune de Mazères-sur-Salat : l’ancienne usine Rizzla + où étaient fabriquées les célèbres feuilles de papier à rouler. « Un soir, je suis allé boire un verre au Café des Sports – le café de Mazères-sur-Salat – et j’ai expliqué au gérant que je cherchais un nouvel endroit où implanter l’usine. Il connaît tout le monde dans le village et m’a dit qu’il allait en parler à la mairie. Quelques jours plus tard, la mairie m’avait trouvé une solution », raconte le dirigeant, sourire aux lèvres. « C’est l’avantage des petits villages ! ».
Dynelec Sud-Ouest a ainsi investi 450 000 euros pour acheter le bâtiment à la mairie (180 000 euros) et réaliser des travaux, qui devraient être terminés à l’automne. « En attendant, on campe un peu, mais c’est pour du mieux ! » Le plateau de 1 200 m2 comprendra 300 m2 de bureaux, 150 m2 d’atelier et le reste dédié au parking et au stockage.
Dynelec Sud-Ouest s’implante sur l’ancienne usine Rizzla + où étaient fabriquées les célèbres feuilles de papier à rouler.
Développer le secteur méthanisation
Après avoir mis un grand coup d’accélérateur pour relancer l’entreprise, Thibaut Forgues veut aujourd’hui stabiliser l’activité. « Notre but est de travailler sur notre valeur ajoutée plus que sur la croissance de notre chiffre d’affaires », confie le dirigeant qui souhaite notamment développer l’accompagnement des projets de méthanisation. « Aujourd’hui 80 % de notre activité concernent les usines hydroélectriques et 20 % les usines de méthanisation. Nous souhaitons rééquilibrer un peu pour arriver à un ratio de 60-40 ». Dynelec Sud-Ouest s’apprête d’ailleurs à valider deux nouveaux contrats pour des installations électriques destinées à des méthaniseurs.