Près de 400 personnes, dirigeants et acteurs du monde économique haut-garonnais, ont assisté le 23 septembre à la 14e édition du Forum économique de Toulouse, organisée par la CCI de Toulouse Haute-Garonne. Un évènement intitulé « Entreprises et ruptures » destiné à ouvrir des pistes de réflexion pour les dirigeants qui doivent s’adapter à « un nouvel ordre économique » né des diverses crises, notamment géopolitiques. Parmi les sujets abordés, celui de la souveraineté de la France en matière d’industrie de la défense, et le rôle des entreprises régionales dans cette quête. « Entrer en économie de guerre, cela ne signifie pas que nous sommes en guerre, mais que l’on s’y prépare en augmentant les capacités de production et les stocks d’armement », a expliqué Olivier Trelcat, attaché de l’industrie de défense en Occitanie (DGA). « En 2025, l’État a déjà engagé 12 milliards d’euros de commandes pour un total annuel qui devrait atteindre les 20 milliards d’euros ».
450 entreprises de la BITD en Occitanie
Des budgets qui bénéficient en France à environ 4 500 entreprises de la BITD (base industrielle et technologique de défense). « Il s’agit d’entreprises qui ont en général une activité civile, mais également une partie liée à la défense ». L’Occitanie compte environ 450 entreprises de la BITD qui ont vu leur activité augmenter face à cette nouvelle donne géopolitique. C’est le cas de Delair, fabricant de drones utilisés notamment par les Ukrainiens, qui a vu son activité exploser depuis le début du conflit. « Nous avons fortement augmenté la production ces 5 dernières années et sommes passés d’un effectif de 70 à 200 salariés », a témoigné Bastien Mancini, président de Delair. L’entreprise devrait boucler l’année 2025 avec un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros.
Surveiller les objets en orbites
La start-up toulousaine Look Up Space est également en pleine croissance, avec ses solutions de surveillance des objets en orbite : en enjeu crucial en période de conflits géopolitiques. « La France a une autonomie très limitée pour savoir ce qu’il se passe en orbite. Aujourd’hui, nous sommes dépendants des États-Unis pour obtenir des informations », a expliqué Juan Carlos Dolado Perez, cofondateur de Look Up Space. L’entreprise a ainsi levé 50 millions d’euros pour accélérer le déploiement de radars dédiés à l’observation satellitaire, perfectionner son outil de traitement des données et opérer les déplacements des satellites de ses clients. « Notre but est que la France ne soit plus dépendante des États-Unis dans 10 ans, et de faire de Look Up Space le leader mondial de son secteur », a affirmé le dirigeant.