C’est un joli cadeau que s’offre le groupe NAP pour ses 20 ans : un nouveau siège social de 1 700 m2, situé dans le centre de gros Larrieu à Toulouse. Inauguré le 26 septembre, le nouveau bâtiment est le fruit d’un investissement de 3 millions d’euros. « Nous avons racheté le foncier fin 2023, tout cassé (il s’agissait d’un ancien entrepôt de la quincaillerie Angles, NDLR), et tout reconstruit en neuf mois », se félicite Arnaud Ayrolles, cofondateur du groupe qui anime et fournit le réseau des enseignes de proximité Maison de la Presse, Mag Presse et Point Plus (1 200 points de vente en concession). « L’ancien site (à quelques centaines de mètres, NDLR), va servir de surface de stockage pour notre centrale d’achat. » De quoi permettre au groupe, qui emploie 120 personnes et pèse 60 millions d’euros de chiffre d’affaires, de voir son avenir encore plus grand.
Des magnets à collectionner…
Créé en 2004 par trois amis d’enfance toulousains – Jean-Charles Navajas, Arnaud Ayrolles et Olivier Piraud – qui ont choisi d’accoler leurs initiales pour nommer leur entreprise, le groupe NAP a démarré avec… des magnets à collectionner !
« Lorsque nous étions plus jeunes, Jean-Charles était entraîneur de foot dans un club amateur. Pour expliquer à ses joueurs où ils devaient se placer sur le terrain, il avait découpé des petits maillots de foot qu’il plaçait sur un tableau magnétique. Les enfants adoraient ! », raconte Arnaud Ayrolles. Forts de cette expérience, les trois amis créent des aimants à collectionner, à la manière des fameux autocollants Panini (pour les anciens) ou des cartes Pokémon (pour les plus jeunes). Ils obtiennent les droits de la ligue 1, puis de la Liga en Espagne : c’est le début du succès. Les magnets au nom des footballeurs professionnels sont vendus dans des petites pochettes-surprises, distribuées chez les tabac-presse.
… à la reprise d’un réseau d’enseignes
En 2012, NAP, qui s’était diversifié dans le jouet – proposant notamment des figurines à l’effigie des héros de dessins animés – prend une participation dans le groupe de distribution de presse Presstalis (disparu aujourd’hui) pour faciliter le référencement de ses jouets, avant de reprendre les enseignes Maison de la Presse, Mag Presse et Point Plus du groupe en 2015. Objectif : donner un coup de jeune aux marchands de journaux et tabac. « Nous accompagnons 50 à 60 commerçants par an pour moderniser leur point de vente », explique Arnaud Ayrolles.
Aujourd’hui, les 1 200 magasins répartis dans toute la France reçoivent 800 000 clients par jour et génèrent un chiffre d’affaires cumulé de 1,9 milliard d’euros, dont 900 millions proviennent du tabac.
Diversifier l’offre
« Jusqu’à présent, la hausse du prix du tabac avait toujours compensé le recul des volumes de vente. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le marché de la presse est également en déclin, même s’il s’est particulièrement bien porté cette année, grâce notamment aux JO et à une actualité politique riche. »
Dans ce contexte, le groupe NAP multiplie les initiatives pour diversifier l’offre et renforcer le flux dans ses enseignes. « En relais de croissance du tabac, nous référençons des produits à base de CBD et du matériel de vapotage. » Les enseignes proposent également des produits de snacking et des boissons « qui rencontrent de plus en plus de succès ».
Le groupe NAP a par ailleurs initié de nombreux partenariats pour faire des points de vente de véritables lieux de services : envoi et réception de colis avec DHL ou plus récemment avec Vinted qui implante ses lockers.
Cap sur la digitalisation
Le groupe s’attaque désormais à la digitalisation. « Nous avons investi plus de 500 000 euros pour lancer en 2021 un site internet de clic and collect – maisondelapresse.com – qui permet de réserver des articles à aller chercher dans les points de vente ». Le site, qui reçoit 150 000 visites par mois et est devenu le premier client de la centrale d’achat NAP, devrait générer un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros cette année.
« Lorsqu’on sait que 25 % du chiffre d’affaires de la Fnac provient de son site web et que nous avons un maillage territorial bien plus important avec nos 1 200 magasins points de retrait, on peut avoir de grandes ambitions », poursuit le dirigeant qui souhaite en parallèle de la montée en puissance du site web développer en 2025 un programme de fidélité pour séduire toujours plus de clients.
Les 1 200 magasins répartis dans toute la France génèrent un chiffre d’affaires cumulé de 1,9 milliard d’euros