Le président du Medef 31, Pierre-Olivier Nau, a fait part des appréhensions des dirigeants à l’occasion de la conférence de presse de rentrée de la délégation départementale du syndicat patronal le 4 septembre. « Les entreprises ont besoin de stabilité », a-t-il indiqué, déplorant l’incertitude qui pèse sur les chefs d’entreprise alors que le gouvernement n’a toujours pas été nommé. « Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, les entreprises ont freiné les recrutements et les investissements. Elles sont en pause, mais sont prêtes à repartir dès que le gouvernement sera en place et le prochain PLF adopté… Tout dépendra toutefois du programme politique mis en œuvre », prévient-il.
Des mesures redoutées
Parmi les craintes du syndicat patronal, l’application de mesures défendues par le Front populaire et notamment LFI. « Le Smic à 1 600 € n’est pas viable pour les entreprises, et la retraite à 62 ans est une erreur mathématique », martèle-t-il. Pierre-Olivier Nau espère également ne pas voir de membres de l’extrême droite intégrer le gouvernement, « pour des raisons idéologiques ».
Autre sujet d’inquiétude : le risque du dérapage du déficit du PIB de la France à 5,6 %. « Ce contexte économique pourrait conduire à des mesures d’austérité », s’inquiète Pierre-Olivier Nau, qui s’interroge notamment sur l’avenir du crédit d’impôt recherche, et déplore la fin programmée du dispositif Pinel dans l’immobilier.
Dialogue avec les parlementaires
Dans ce contexte, le Medef 31 veut être « combatif » et proposer des solutions. « Nous entamons en ce mois de septembre des discussions avec les parlementaires », notamment les députés haut-garonnais membres de la commission des finances à l’Assemblée nationale. « Jacques Oberti et Christine Arrighi par exemple ». Pierre-Olivier Nau se dit également prêt à ouvrir un dialogue constructif avec les parlementaires LFI.
Selon le président du Medef 31, la « bonne nouvelle » après les élections législatives est que « le Parlement reprend toute sa place après l’exercice très vertical du pouvoir depuis 2017 ». Et de conclure : « Aujourd’hui, les députés vont nécessairement être à l’écoute ».