Pourquoi un tel engouement pour la société à mission ? Effet de mode ou transformation de fond ?
Alice Claverie : L’engouement est réel, mais je pense que nous vivons surtout un basculement de fond. Il ne s’agit pas de coller une étiquette « responsable » pour se rassurer ou séduire. La société à mission invite l’entreprise à redéfinir ses racines. Elle touche à son ADN. Pour celles qui prennent ce chemin au sérieux, c’est une occasion rare de remettre du sens au cœur du projet d’entreprise. Une manière de fertiliser son modèle, sa gouvernance et ses relations par la consultation des parties prenantes et l’analyse de sa chaîne de valeur.
Quelles erreurs voyez-vous le plus souvent dans les démarches engagées trop hâtivement ?
Beaucoup d’entreprises confondent vitesse et précipitation. Il arrive qu’elles nous appellent à quelques semaines d’une assemblée générale pour émettre l’avis de vérification qui consiste à s’assurer de l’exécution de la mission depuis 18 à 24 mois, alors qu’un socle n’existe pas encore. Il faut en effet construire des fondamentaux solides, avant mê…