En un mot, sereine, Sophie Adenot. A moins de trois mois de devenir la 20e française à s’envoler dans l’espace (et seulement la 2e femme après Claudie Haigneré), l’astronaute s’est rendue au CNES ce lundi pour rencontrer les équipes du CNES. L’occasion pour le centre spatial de présenter quelques-unes des expériences que l’ancienne de l’ISAE Supaéro effectuera dans l’espace.
La plupart concerne les effets de la micropesanteur sur le corps comme Echo Bones qui doit permettre d’étudier comment réagissent les os quand ils ne subissent pas la gravité terrestre. Ou encore Physiotool, un dispositif qui va étudier le système cardiovasculaire de l’astronaute, là encore fortement perturbé en l’absence de gravité. « Les problèmes peuvent surtout survenir au retour » expliquent les scientifiques du CNES qui effectueront également des mesures de son état cognitif afin de voir les effets de la mission de 8 mois sur les capacités de l’astronaute.
Expérience avec des scolaires
Cette mission sera aussi l’occasion de tester une toute nouvelle combinaison intravéhiculaire mise au point par les équipes du CNES, de la start-up Spartan Space et de Décathlon. Enfilable au sol en 2 minutes, sans aide, elle sera testée en condition réelle dans l’espace dans l’ISS avec pour objectif un retour d’expérience afin d’être prêt en vue des prochaines missions lunaires.
D’autres expériences seront partagées avec des élèves du CP à la terminale. Près de 300 000 vont réaliser la même que Sophie Adenot en faisant pousser des graines d’arabette des dames et de mizuna pendant 10 jours. « Une expérience qui me tient particulièrement à cœur », a expliqué l’astronaute qui compte, comme Thomas Pesquet en son temps, faire partager son voyage dans l’espace au plus grand nombre. « On reçoit l’héritage des missions passées et on représente un pas de plus dans l’exploration spatiale » détaille Sophie Adenot qui est actuellement en phase d’entraînement intense.
Objectif 15 février
Le décollage de la capsule Crew Dragon de Space X qui va rejoindre l’ISS est prévu pour le 15 février. « J’apprends en ce moment les procédures normales et d’urgence de la capsule » détaille Sophie Adenot qui aura ensuite 8 mois pour réaliser plus de 200 expériences scientifiques, mais aussi nombre d’opérations techniques et surtout 2h de sport par jour. « Ma sérénité va être challengée ! » admet toutefois Sophie Adenot qui ne sait pas ce qui sera le plus difficile : le sommeil, l’alimentation, l’éloignement de ses proches … « J’ai demandé conseil à ceux qui sont déjà partis là-haut, tout le monde me répète qu’on ne se concentre pas sur ce qui nous manque, mais sur tout ce qui est nouveau. » A 408 km au-dessus de nos têtes, pas de doute, il y aura de la nouveauté.
J’ai demandé conseil à ceux qui sont déjà partis là-haut