Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Dordogne – Énergie et recrutement : les problèmes.

En Dordogne comme ailleurs, la conjoncture est marquée par la hausse des coûts de l’énergie et les problèmes de recrutement. C’est ce qu’observe Nicolas Thibaud auprès de ses clients.

Nicolas Thibaud directeur du cabinet Aurecco recrutement

Nicolas Thibaud directeur du cabinet Aurecco © Loïc Mazalrey

Nicolas Thibaud (Aurecco) veille sur les chiffres de sa propre structure comme sur ceux de ses clients, jusque dans la récente note de service qui sensibilise son équipe aux coûts de l’énergie « car mon fournisseur m’annonce une hausse de 211 % au 1er janvier » ; une actualité qui va peser sur le quotidien de bien des entreprises. Il observe des situations très contrastées dans cette traversée de crise(s), marquée aussi par un changement du rapport au travail.

BOUCLIER TARIFAIRE

L’activité d’hôtellerie-restauration, qui avait bien repris après la période Covid, souffre du manque de personnel comme de l’augmentation des coûts de l’énergie.

« Le bouclier tarifaire sur les dépenses d’électricité devrait aider les entreprises de moins de 2 millions d’euros de CA et moins de 10 salariés : tout le monde attend le décret qui plafonnera l’augmentation à 15 %. » Les projets concernant l’habitat, l’activité des cuisinistes par exemple, souffrent du prix des matériaux, avec des chiffrages sur les constructions de maison qui dépassent de 15 % l’enveloppe initiale. Et quand, en plus, les éléments se déchaînent : « autour de Ribérac, après la tempête de juin, les artisans couvreurs enchaînent les chantiers en urgence mais cherchent toujours du personnel qualifié pour éviter un recours coûteux à l’intérim ».

La hausse des taux d’intérêt ralentit la dynamique immobilière et beaucoup de compromis signés tombent par refus bancaire. « Le commerce de détail, hors période de soldes, souffre de la tendance à la seconde main. »

La hausse des taux d’intérêt ralentit la dynamique immobilière et beaucoup de compromis signés tombent par refus bancaire

RÉACTIONS EN CHAÎNE

Il voit poindre les défaillances d’entreprise, après les mesures d’aides qui ont suivi l’épisode sanitaire : « ceux qui pensaient pouvoir rembourser les PGE facilement se heurtent au ralentissement de l’activité, même les bons élèves sont touchés ». L’activité de production doit réduire les cadences malgré les commandes compte tenu du prix de l’énergie, sans parler des transports : toute la chaîne est touchée. « Et l’inflation fait que nous-mêmes devons annoncer à nos clients, ils sont 97 % en prélèvement mensuel, que nos honoraires vont augmenter de 4 % au lieu de 1 % ces dernières années. Ce qui va s’ajouter pour eux à tout le reste. »