Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Dordogne – Département : investir malgré la crise

Les orientations budgétaires du Conseil départemental, présentées le 3 février, doivent composer avec l’inflation. Mais le niveau d’investissement reste important.

département

Quatre collèges vont rejoindre le pari 100 % bio ou local, soit un total de 16 établissements en fin d’année © shutterstock

Le Conseil départemental de la Dordogne fait face aux dépenses liées au prix de l’énergie ou encore au relèvement du point d’indice pour les salaires, alors même qu’il ne perçoit plus d’impôts directs, la part de foncier bâti étant transférée aux communes. Il maintient pourtant son niveau d’investissement à hauteur de 72 M€ pour un budget de 611 M€ (en hausse de 10 %). « Nous limitons le recours à l’emprunt, en baisse de 500 000 euros par an, pour le stabiliser autour des 35 M€ actuels. »

La collectivité reste vigilante sur la masse salariale. Les frais de fonctionnement du SDIS ont augmenté, ce service était en première ligne pour l’épisode de grêle en Ribéracois comme pour les 52 départs de feu de l’été. Le Département participe à la revalorisation du salaire des emplois à domicile pour encourager le recrutement, puisque 14 % des heures attendues ne sont pas effectuées faute de personnel. L’attribution de 1 345 véhicules aux services d’aides sur l’ensemble du département y contribuera aussi (budget de 4 M€). Les recettes, incertaines, reposent sur les dotations de l’État, avec aussi de bonnes surprises comme les droits de mutation perçus sur l’immobilier, passés de 55 M€ il y a quatre ans à 91 M€ cette année.

DES TRAVAUX ET DES INFRASTRUCTURES

« Nous continuons à assurer des missions au-delà de nos compétences obligatoires, vers le monde associatif, les collectivités… », précise le président Germinal Peiro. 41 M€ viendront ainsi soutenir des investissements de collectivités locales.

Les efforts vont se porter sur le pont de Groléjac, côté Lot, dont la solidité est menacée : un chantier de 12 M€.

Côté infrastructures, après deux ponts restaurés l’an passé, dont le gros chantier de Mouleydier, les efforts vont se porter sur le pont de Groléjac, sur la Dordogne côté Lot, dont la solidité est menacée : ce chantier de 12 M€ se déroulera d’avril 2023 à février 2024. Le pont métallique de Ménesplet, sur l’Isle, sera rénové de février à décembre, pour 1,4 M€. Des travaux sont lancés au centre départemental de la communication qui fera peau neuve pour 1,5 M€. Les collèges vont bénéficier d’isolations thermiques extérieures : 2,2 M€ pour Bergerac, 2 M€ pour Thiviers, 850 000 € pour La Roche-Beaulieu, autant de commandes pour les entreprises.

Le chantier de la Maison départementale de l’Habitat (11,2 M€) débutera en avril dans le quartier de la gare, à Périgueux : ce site regroupera toutes les structures en lien avec le logement.

SANTÉ ET ALIMENTATION

La collectivité a créé quatre maisons de santé à Excideuil, Saint-Médard de Mussidan, Ribérac et Saint- Astier. Les médecins salariés y sont libérés des tâches administratives. Le soutien à la santé en milieu rural passe aussi par des mesures incitatives comme le prêt d’honneur étudiant et des bourses pour les internes prêts à s’installer dans le département.

UN ABATTOIR POUR VOLAILLES GRASSES DANS LE SARLADAIS

Quatre collèges vont rejoindre le pari 100 % bio ou local, soit un total de 16 établissements en fin d’année : cette relocalisation sécurise les apporteurs et c’est à chaque fois une petite révolution pour les équipes en cuisine. D’ailleurs, la Dordogne servira de modèle à d’autres et un centre pédagogique national pour former à la restauration collective « bio, locale et fait mai- son » devrait voir le jour cette année près de l’abbaye de Cadouin. Le soutien aux circuits courts se poursuit pour favoriser l’approvisionnement local. Et l’économie agroalimentaire devrait voir un abattoir pour volailles grasses se créer en Sarladais.

La Dordogne servira de modèle avec un centre pédagogique national pour former à la restauration collective « bio, locale et fait maison »

DU SPORT ET DU TOURISME

Germinal Peiro voit dans le projet de parcours d’eau vive à Bergerac (17 M€ TTC) le moyen de lutter contre ces chiffres qu’il partage : « sur 196 sites ouverts à la visite en Dordogne, 5 seulement se trouvent dans l’agglomération bergeracoise, laquelle ne compte que 4 % des lits du département, 20 hôtels sur 207 et 9 campings sur 269… Bergerac peut accroître sa capacité touristique ». De plus, le site pourrait devenir régional pour les pompiers « car ils partent s’entraîner à Millau pour les sauvetages en immersion ».

Et deux dates à retenir, pour terminer sportivement : le passage du Tour de France en Périgord vert le 8 juillet et Montignac-Lascaux ville étape du Tour féminin le 25 juillet. ■