Valoriser et promouvoir la voie d’Arles (GR 563), pour en faire un fleuron jacquaire : c’est, en résumé, l’objectif partagé par l’ensemble des partenaires derrière le projet Volveralcamino. Cet itinéraire qui franchit les montagnes au col du Somport, contrairement aux voies du Puy, de Vézelay et de Tours qui convergent vers les Pyrénées pour se retrouver avant Saint-Jean-Pied-de-Port, poursuit sa mue depuis son point de départ à Anoye en Béarn, jusqu’à Jaca en Aragon.
Un projet soutenu par l’Europe
Déjà, entre 2018 et 2024, un vaste chantier avait en effet été mené par le département des Pyrénées-Atlantiques pour sécuriser le parcours jusqu’à la frontière espagnole tandis que le projet transfrontalier France-Arles porté par l’ADT 64 et l’association JacaJacobea renforçait les collaborations transfrontalières. Volveralcamino, moyennant un budget de 2,5 millions d’euros dont 1,63 million financé par l’Europe dans le cadre du programme Poctefa, entend « assurer la continuité de ces premiers travaux ». Christophe Voisin, directeur adjoint de l’ADT 64 qui coordonne ce projet qui s’étendra sur 3 ans, précise ainsi : « L’objectif est de relancer la fréquentation sur la voie d’Arles, en valorisant l’itinéraire et en accentuant la mise en tourisme pour en faire un itinéraire qui puisse rivaliser avec les chemins du Puy ou du littoral ».
Neuf partenaires français et espagnols
Pour y parvenir, l’ADT 64 et ses partenaires (le Département des Pyrénées-Atlantiques, le Gouvernement Aragon, Turismo de Aragon, les communes de Jaca, Cette-Eygun et Lescar, ainsi que l’Agence française des chemins de Compostelle et l’Asociacion de Municipios del Camino de Santiago) se sont fixé trois axes majeurs : améliorer les infrastructures, professionnaliser les acteurs du tourisme et, une fois l’offre structurée, promouvoir l’itinéraire avec des actions de communication et une promotion conjointes.
1 500 à 2000 pèlerins attendus chaque année
Réfection du parcours, notamment l’itinéraire entre le pont de Lescun et Etsaut toujours fermé aux pèlerins suite aux intempéries de septembre 2024, réalisation d’une passerelle piétonne à Cette-Eygun, faire de Lescar « la porte d’entrée » de la Voie d’Arles, mise en place d’une étude qualitative pour développer la qualité des hébergements, déploiement du label « Accueil Chemins de Compostelle en France »… : autant d’actions concrètes qui devraient permettre d’augmenter l’attractivité de cet itinéraire jacquaire.
Un projet également économique
Actuellement, environ 700 personnes franchissent le col du Somport chaque année : les acteurs du projet Volveralcamino espèrent a minima voir ce chiffre doubler. Et, in fine, les retombées économiques aussi. En effet, pour Jacques Pédehontaà, président de l’ADT 64, outre la valorisation d’un patrimoine historique, Volveralcamino est également un projet économique : « On estime que 200 000 pèlerins traversent chaque année notre département. Ce n’est pas neutre pour l’économie locale, alors qu’en moyenne, un pèlerin dépense 70 euros par nuitée passée sur le territoire ».