L’abattoir de Bagnères-de-Bigorre a annoncé sa fermeture technique à partir du 27 septembre 2024. Réunis à la mairie de Bagnères-de-Bigorre, Jacques Brune, le président de la communauté de communes de Haute Bigorre (CCHB), et Claude Cazabat, le maire de Bagnères-de-Bigorre, ont évoqué les difficultés de l’abattoir et la fermeture du service public. « Nous avons fait les choses dans l’ordre avec une réunion plénière de la communauté de communes hier soir et nous avons rencontré les employés de l’abattoir ce matin pour leur annoncer la fermeture technique à partir de lundi prochain. Nous ne pouvons pas assumer ce service dans des conditions suffisantes de sécurité alors que les intérimaires nous quittent », a indiqué Jacques Brune. Cette fermeture technique sera suivie d’un passage devant le comité social territorial le 17 octobre prochain pour acter cette fin de service public. « Nous perdons 45 000 euros par mois actuellement, nous avons déjà indiqué en préfecture début septembre que nous ne pouvions pas passer la fin de l’année dans les conditions actuelles et que nous pouvions simplement régler les payes de septembre », ajoute le président de la CCHB.
Un scénario de reprise possible
Deux scénarios ont été évoqués hier soir lors de la réunion de la communauté de communes : celui d’une fermeture avec un plan social qui doit être assuré, le paiement des salaires et des primes de licenciement, mais aussi, celui d’une reprise. La Chambre d’Agriculture des Hautes-Pyrénées se mobilise pour trouver des solutions et cherche à fédérer des porteurs d’affaires. « Nous avons une réunion prévue en préfecture le 18 octobre prochain où la Chambre d’Agriculture indiquera si elle peut organiser la suite de l’abattoir, explique en détail Jacques Brune, mais nous n’irons pas seuls. »
Structurellement déficitaire
L’abattoir de Bagnères-de-Bigorre, qui a appartenu à la commune jusqu’à 2008 et a été transmis à la CCHB depuis, enregistre un déficit de 600 000 à 700 000 euros par an. « Nous avons toujours fait le nécessaire pour le soutenir et apporter des fonds, souligne Claude Cazabat. Si nous remontons sur 10 ans en arrière, les collectivités territoriales auront versé plus de 4,5 millions d’euros. L’outil est structurellement déficitaire, même quand l’activité augmentait, nous perdions de l’argent », continue-t-il. Si une poursuite d’activité est engagée, il y aura des investissements à faire pour améliorer le fonctionnement de la chaîne ovine et reconditionner la chaîne du froid. Les deux élus rappellent que la problématique est départementale : pour la chaîne ovine si 27 % des apporteurs viennent de la CCHB, 42 % viennent, eux, de Tarbes.