Sous les yeux de Damien Cazé, directeur général de l’Aviation civile (DGAC) et de Sandra Combet, secrétaire générale de l’Observatoire de l’aviation durable (OAD), les équipes d’Ascendance Flight Technologies montrent les premiers éléments intégrés au banc d’essai, à côté de l’immense piste de décollage attenante aux locaux de la start-up, à l’aérodrome de Muret-Lherm. « L’avion est en cours de fabrication chez nos partenaires en Angleterre et arrivera ici à la fin du premier semestre. C’est sur ce banc qu’on va tester chaque élément », détaille Jean-Christophe Lambert, l’un des cofondateurs d’Ascendance.
Premier vol en décembre
Deux moteurs, un horizontal et un vertical, sont installés sur ce banc, qui teste aussi le système de propulsion. « La batterie finale devrait être installée d’ici le mois d’avril », indique Jean-Christophe Lambert qui s’installe dans une pièce voisine avec ses opérateurs pour le début du test. Chaque phase est simulée. « Au décollage, la turbo génératrice et la batterie alimentent les moteurs. Pendant le vol, la turbine recharge la batterie qui servira à nouveau pour l’atterrissage », détaille le cofondateur. La simulation de quelques minutes est une réussite. « Pour l’instant, on réalise des tests 100 % électriques mais nous avons une technologie hybride compatible avec les SAF (carburant durable) voire une pile à combustible à l’hydrogène. » La modularité est la force du projet Ascendance qui envisage un premier vol avec pilote avant la fin d’année.
Levée de fonds en 2025
Pour la DGAC et l’OAD, ce rendez-vous dans le cadre des rencontres de la décarbonation permet avant tout de suivre les étapes de développement de la pépite toulousaine. « Les citoyens attendent des changements. On ne peut pas leur promettre la neutralité carbone en 2050 et ne pas leur expliquer comment on l’atteint », explique Sandra Combet. Si, pour Ascendance, la route vers le premier essai en vol se rapproche, la commercialisation n’est pas attendue avec 2027. Pour l’instant, plus de 500 lettres d’intention ont été reçues. Jean-Christophe Lambert espère les voir converties en commandes fermes après le premier essai de décembre. Cela permettrait à la jeune pousse de doubler ses effectifs (100 personnes aujourd’hui) et d’entamer une nouvelle levée de fonds en 2025-2026. Après avoir levé 50 millions d’euros depuis sa création en 2018, un montant encore supérieur est espéré grâce à plusieurs fonds d’investissement européens.