Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

Big Happy s’empare de la Big Data

Spécialiste de la donnée et de son traitement, l’agence de communication toulousaine Big Happy propose une approche originale – et scientifique – du marketing. En analysant les requêtes Google des internautes, elle identifie pour ses clients les tendances d’aujourd’hui et de demain.

Emmanuel Quéritet, président de l’agence © Adrien Nowak - La Vie Economique

Dans les bureaux de Big Happy comme dans toutes les agences de conseil en communication et marketing, on peut croiser des « créa » à l’âme d’artiste, mais parmi les 20 salariés de l’agence, on trouve également des profils plus inattendus tels que des datascientists ou des datanalysts. Car chez Big Happy, on est convaincu que la science des données est une clé essentielle pour aider les entreprises et les marques à « s’aligner à la réalité de leur marché, dans la durée », explique Emmanuel Quéritet, président de l’agence.

De la com’ visuelle à l’analyse de la data

Après avoir fondé son studio de communication visuelle (Art Mony) en 1994, il est rejoint en 2010 par Tania Piquionne. Leur agence prend un nouveau virage en 2017, avec l’arrivée de Victor Gajan qui prend en charge la publicité digitale. L’agence, devenue « Happy » en 2014, se dote alors de son propre trading desk : un outil destiné à optimiser les achats d’espaces publicitaires sur le web et à maximiser les opérations de marketing digital. « C’est à ce moment-là qu’on a constaté qu’il y avait énormément de données générées sur le web, riches en enseignements et pourtant inexploitées », se souvient Emmanuel Quéritet.

© Adrien Nowak - La Vie Economique

© Adrien Nowak – La Vie Economique

Une approche inédite dans le grand Sud-Ouest

Aujourd’hui, l’agence qui s’appelle désormais Big Happy a fait de l’usage de la donnée sa spécialité et son atout différenciant. « Nous sommes la seule agence dans le grand Sud-Ouest à proposer de tels services », se targue le président. Concrètement, Big Happy développe ses propres outils de traitement de la donnée pour mieux affiner les stratégies de communication et marketing des PME et ETI qu’elle accompagne. L’agence a ainsi développé « Big attentes », un outil qui « scanne » les requêtes Google effectuées par les internautes sur des thématiques définies. « Cela nous permet d’identifier de grandes « trends » (tendances, NDLR) que l’on regroupe en thématiques. Un datanalyst fait un tri, puis un expert et/ou le client vient faire un travail d’interprétation ». L’outil Big attentes permet ainsi de confirmer ou de déconstruire des idées reçues, et d’affiner le positionnement des marques et entreprises.

L’équipe de R&D travaille sur un outil capable d’identifier les grandes tendances d’avenir

Les masques Auriol

Big Happy a par exemple travaillé avec un acteur industriel qui a décidé de fabriquer des masques pendant la crise Covid. « Nous avons constaté que les recherches sur Google étaient avant tout liées à l’efficacité, mais qu’elles concernaient également fortement le made in France. Notre client pouvait se différencier sur ce sujet-là. Nous avons donc décidé de choisir un nom de marque très français – Auriol, comme un ancien président français – et de valoriser cet axe de communication. Nous avons poursuivi notre veille et constaté qu’avec le temps, les requêtes Google en lien avec le confort des masques devenaient de plus en plus importantes. Nous avons alors fait remonter cette information à notre client qui a développé une gamme « confort + » avec laquelle il a remporté de nouveaux appels d’offres. »

Répondre aux vraies attentes

L’agence a également accompagné le réseau d’Ehpad et résidences seniors toulousain Edenis. Grâce à l’enquête menée avec Big Happy, « nous avons compris qu’il était plus pertinent d’axer la communication sur l’accès aux soins, plutôt que sur la question des animations dans les résidences », explique Emmanuel Quéritet. Big Happy travaille actuellement avec le CFA de Blagnac pour définir son positionnement. « L’idée est de répondre aux attentes des futurs étudiants, mais également de leurs parents et des entreprises qui vont les recruter. »

Exploiter la data

Pour aller encore plus loin, Big Happy s’emploie à développer de nouveaux outils d’exploitation de la donnée. « Notre prochaine appli va nous permettre d’analyser en temps réel l’efficacité des campagnes de communication et ainsi de les ajuster », indique Emmanuel Quéritet. En parallèle, l’équipe de R&D travaille sur un autre outil capable d’identifier les grandes tendances d’avenir, afin d’accompagner les entreprises et marques dans leur stratégie de développement. « Avec nos solutions innovantes, nous souhaitons réinventer notre métier », confie le président. Forte de son savoir-faire, Big Happy, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2023, vise les 3 millions à l’horizon 2026. « Nous ne souhaitons pas grandir à tout prix, mais quand le milieu de la communication fait face à un phénomène de concentration, nous sommes fiers de garder notre identité », conclut le dirigeant.