Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

Airod Technologies : le renouveau

Airod Technologies, experte des bancs de test et autres solutions mécatroniques, s’apprête à livrer son plus gros contrat. Un projet qui va au-delà de son domaine de prédilection - l’automobile - et qui traduit la volonté de la PME de diversifier son activité.

Brigitte Nicolas, directrice adjointe de AIROD Technologies

Brigitte Nicolas, directrice adjointe de AIROD Technologies © Lilian Cazabet - La Vie Economique

Une petite PME au service des grands acteurs industriels. C’est un peu le rôle que tient Airod Technologies. « On nous voit peu car nos produits ne se retrouvent jamais sur le marché », constate Brigitte Nicolas. Mais celle qui sera nommée directrice générale d’Airod Technologies en janvier prochain, après avoir occupé pendant plus de trois ans le poste de directrice adjointe, veut remettre cette PME spécialiste de la mécatronique sous le feu des projecteurs. L’entreprise installée à Pinsaguel, au sud de Toulouse, avait été médiatisée dans les années 2010 pour ses projets de drones au service de l’agriculture, avant de se faire plus discrète. « Les projets n’ont finalement pas abouti, mais Airod Technologies est bien plus que ça. C’est une société qui possède des savoir-faire uniques », assure la dirigeante. Fondée en 2002 par Laurent Latorse, Airod Technologies est en effet un expert en électronique, logiciel et mécanique, aujourd’hui partenaire privilégié d’acteurs industriels de premier rang tels que Safran, Continental, Actia ou Thales Alenia Space.

Fournisseur du marché automobile

Spécialiste des solutions industrielles sur mesure, la société propose plus spécifiquement des équipements de test et de mesure ainsi que des machines spéciales. « 60 % de notre activité concerne le secteur automobile », explique Brigitte Nicolas. Airod Technologies a par exemple conçu un banc de test NFC pour tester les poignées de portières des Porsche Macan Max. L’entreprise a par ailleurs livré cette année une machine spéciale permettant de calibrer et tester les capteurs d’humidité qui permettent aux essuie-glaces de se déclencher automatiquement dans les voitures. « C’est un très gros contrat à 480 000 € », se félicite la dirigeante.

Référencée depuis cet été par Renault, avec qui elle a signé une charte RSE, la PME de 23 salariés espère par ailleurs conclure un nouveau contrat en début d’année 2024. « Nous essayons de décrocher une affaire pour fournir le constructeur automobile dans le cadre du développement de ses nouvelles voitures connectées ».

Un contrat à 550 000 €

Airod Technologies livrera par ailleurs, en février prochain, le plus gros contrat qu’elle ait jamais signé. « Il s’agit d’un projet à 550 000 € », précise Brigitte Nicolas. C’est pour l’entreprise suisse TE Connectivity que la PME haut-garonnaise prépare une machine ultra-perfectionnée destinée à tester des wafers (plaques fines de matériaux semi-conducteurs utilisées pour fabriquer des composants électroniques, N.D.L.R.). Elle permettra d’analyser la conformité de petites pièces en céramique qui seront soumises à plusieurs tests de chauffe (à 25 et 60 °C) et à des tests sous pression, conduites de façon robotisée d’une phase de test à une autre. À l’issue des tests, elles seront convoyées à l’extérieur de la machine et triées en fonction de leur conformité ou non-conformité. Ces wafers pourront ensuite être utilisés dans le secteur automobile (pour évaluer la tension des pneus par exemple) ou, plus inédit pour Airod Technologies, dans des montres (pour l’altimétrie).

Airod

© Lilian Cazabet – La Vie Economique

Du ferroviaire à l’hydrogène

Airod Technologies souhaite en effet diversifier ses marchés. « Nous ne devons pas mettre tous nos œufs dans le même panier », explique la dirigeante qui se souvient du fort ralentissement de l’activité automobile pendant la crise Covid. Pour rendre cette ambition possible, la société a lancé en février 2021 un plan de modernisation à 800 000 € financé pour moitié par le plan France Relance. Déployé pendant 2 ans, il a permis de moderniser l’outil de production et de viser de nouveaux marchés tels que le ferroviaire, l’aéronautique, le spatial ou encore la défense. À plus long terme, Brigitte Nicolas souhaite qu’Airod Technologies propose ses services aux acteurs du « smart building » et de l’hydrogène. « Nous disposons d’un terrain bien placé du côté de Francazal. Il faut voir comment et avec qui nous pourrions l’optimiser », confie la dirigeante.

Référencée depuis cet été par Renault, la PME de 23 salariés espère conclure un nouveau contrat en début d’année 2024

Objectif : 2 millions d’euros de CA

Forte de plus de 3 500 projets menés en 20 ans, Airod Technologies, souhaite également utiliser les briques technologiques développées en deux décennies pour proposer aussi des solutions sur étagère. « Il s’agirait pour nous d’un moyen d’assurer un chiffre d’affaires récurrent à côté de nos projets sur mesure », indique la directrice. Airod Technologies devrait boucler l’année 2023, avec un chiffre d’affaires de 1,7 million d’euros, en hausse de près de 15 % sur un an. « Et nous visons les 2 millions d’euros pour 2024 », conclut Brigitte Nicolas.