Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Anne Millois sur Nocibe.fr

Les produits cosmétiques conçus par Anne Millois sur la Côte basque sont dorénavant commercialisés sur le site e-commerce de Nocibé attirant plus de 60 millions de visiteurs. Pour la dirigeante, c’est l’opportunité de faire grandir son entreprise artisanale.

Anne Millois Biarritz sur nocibé.fr ©DR

« A partir du 1er janvier, mes produits vont être distribués sur le site e-commerce de Nocibé », annonçait Anne Millois avant les fêtes de fin d’année. Même si elle n’a reçu qu’une première commande relativement réduite destinée à tester sa marque, c’est déjà une belle reconnaissance et, bien sûr des perspectives de ventes réellement intéressantes. Propriété du groupe allemand de parfumerie Douglas, l’enseigne Nocibé s’affiche sur 550 magasins et instituts de beauté en France. Son site e-commerce propose 600 marques et 30 000 références et attirerait plus de 60 millions de visiteurs selon Nocibé. Autre bonne nouvelle pour Anne Millois en cette fin d’année 2022 avec une distinction lors des trophées annuels décernés par la revue professionnelle Cosmetique mag.

Clientèle grand public et professionnelle

Anne Millois commercialise une quinzaine de produits dont quatre huiles pour le visage, le corps, les cheveux et les bébés qu’elle fabrique elle-même dans son laboratoire de la Côte basque ainsi que deux crèmes, trois savons et un déodorant. « La plupart des produits sont communs à tous les membres de la famille », précise-t-elle. Ses produits sont plutôt haut de gamme mais un coffret nommé « Découverte Mon Rituel Beauté » contenant un flacon d’huile, un savon et un soin visage est vendu 49 euros. Sa clientèle se partage entre le grand public et les professionnels via une trentaine de points de vente : boutiques, instituts de beauté, SPA. Anne Millois réalise aussi des ventes avec son site web et lors des ateliers qu’elle anime. Pour 2022, son chiffre d’affaires devrait être de 100 000 euros.

Anne Millois ©DR

C’est lors d’un séjour au Vietnam qu’Anne Millois découvre les bienfaits de l’huile de son de riz

Inspirée par des savoir-faire ancestraux

Si Anne Millois vend ses produits depuis 2018, l’histoire de sa marque commence en 2012 au Vietnam. Son troisième enfant né sur place souffre alors d’une réaction cutanée. Grâce aux savoir-faire locaux, elle le soigne et découvre une culture. « On m’enseigne l’aromathérapie mais surtout que le geste est associé à l’utilisation de l’ingrédient » résume-t-elle. Après trois ans au Vietnam, la famille s’installe en Angleterre toujours pour suivre la carrière professionnelle du mari d’Anne Millois. C’est là qu’elle développe l’idée née de son séjour au Vietnam. Dans un laboratoire anglais, elle apprend la fabrication et la formulation des crèmes. Après deux années en Angleterre, la famille revient sur sa Côte basque natale où Anne Millois installe un laboratoire à côté de la maison familiale avec l’objectif de concevoir des produits cosmétiques naturels.

La transmission de rituels

« L’ingrédient phare de la marque est l’huile de son de riz que j’ai découvert au Vietnam. Elle contient plus d’une centaine d’antioxydants, elle ralentit le processus de vieillissement et accélère la régénération cellulaire » argumente Anne Millois pour ses produits « anti-âge, réparateurs et cicatrisants ». Elle utilise aussi de l’huile de coco, du beurre de karité et de l’huile d’avocat mais le crédo d’Anne Millois est la transmission de ce qu’elle a appris au Vietnam. Elle parle de rituel et enseigne des gestes d’automassage pour stimuler la peau. Anne Millois est également professeur de yoga du visage et a créé une gamme pro pour les facialistes, ces experts du massage du visage. « Le produit plait beaucoup car il est accompagné d’une histoire, d’une philosophie et d’une façon de faire » rapporte-t-elle.

Un besoin de financement

Avec sa certification Ecocert et son label Cosmos organic, la marque Anne Millois Biarritz dispose des garanties nécessaires pour commercialiser des produits estampillés bio. De plus, son laboratoire est homologué par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et ses produits disposent tous de l’indispensable dossier d’information produit (DIP) exigé dans le secteur de la cosmétique. Tout fonctionne et maintenant le défi de la créatrice est de faire bénéficier son savoir-faire artisanal de moyens de production et de distribution plus importants. Elle réfléchit donc à un financement pour l’accompagner dans cette évolution. Local plus grand, machines supplémentaires, renforts pour commercialiser davantage, Anne Millois estime avoir besoin de 200 000 euros et songe à faire appel à des investisseurs, emprunter ou s’associer.