Dans les couloirs d’ATR, il faut savoir manier la langue de Dante. L’avionneur régional est l’enfant du couple franco-italien Airbus et Leonardo et ce multiculturalisme est visible au quotidien. « Il faut aussi savoir parler avec les mains ! », souffle-t-on sur la ligne d’assemblage final d’ATR où se côtoient les deux nationalités et 300 personnes au total.
Dans ce bâtiment situé derrière l’aéroport de Toulouse-Blagnac, près de 90 ans d’histoire de l’aéronautique nous contemplent. Construit en 1936 et partiellement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, il a vu passer des avions mythiques : le Dewoitine D.520 conçu par le père fondateur des usines Aerospatiale (ex-Airbus) ou encore la Caravelle, succès commercial jusqu’au début des années 2000.
Livraisons stables
Depuis 1981, ce sont les avions de transport régional qui sont fabriqués ici. La cadence a frôlé les 90 appareils produits à l’année avant le Covid. La pandémie a contraint l’avionneur à freiner des quatre fers. L’an passé, ce sont 35 machines qui sont sorties des usines toulousaines, à peu près pareil cette année. En espérant une année 2026 meilleure. « L’utilisation de notre flotte est comparable à son niveau d’avant Covid », explique Guillaume Daudin, directeur des programmes d’ATR. Et si la chaîne d’approvisionnement a pris un sacré coup sur le casque, elle remonte progressivement la pente. « La supply chain peut générer de la montée en cadence. Cela reste fragile mais les signaux sont encourageants. Nous pouvons désormais nous engager sur des volumes et cela leur permet de réaliser les investissements nécessaires. »
ATR a en effet mis un coup d’accélérateur sur ses commandes. La compagnie UNI Air a récemment signé 19 ATR-72, soit la plus importante commande pour l’avion…