Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

Brasserie Caporal : vers un nouveau cap

Fondée en 2017 à Toulouse, la brasserie Caporal propose une gamme de bières artisanales distribuées en CHR et en GMS. Face au succès grandissant, l’entreprise investit dans une extension de son site et dans de nouveaux équipements.

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© Lilian Cazabet - La Vie Economique

« Bière française libre ». C’est une baseline forte que revendiquent les bières toulousaines Caporal. Dans le bar qui jouxte la brasserie, entre les quartiers Purpan et Lardenne, un immense tableau vient appuyer l’idée : l’équipe de la brasserie y est photographiée, sur le modèle de l’œuvre d’Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, à quelques fûts et bouteilles de bière près… Et pour enfoncer le clou, c’est un bonnet gaulois coiffé de fleurs de houblon, qui fait office de logo de la marque. Le décor est posé. « On aimait l’image des irréductibles Gaulois et de la liberté », explique Sarah Abadie, présidente de la brasserie.

Les copains d’abord

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Sarah Abadie, présidente de la brasserie Caporal. © Lilian Cazabet – La Vie Economique

« L’idée de créer une brasserie est née d’une volonté de cinq copains de travailler ensemble, et de réunir les compétences de chacun », se souvient la présidente. Fille de la figure emblématique toulousaine Françoise Pujo, patronne des bars Chez Tonton, le Saint des Seins et la Couleur de la Culotte, véritables institutions place Saint-Pierre, et du petit dernier – Chez Mamie – place de la Trinité, Sarah Abadie et son frère Simon ont toujours travaillé ensemble dans ces bars. « On a eu envie d’y proposer nos propres bières de qualité », explique-t-elle. En 2017, l’idée émerge ; en 2018, Caporal fabrique ses premières bières : 2 800 hl dans l’année. Aujourd’hui, la marque propose six variétés de bières en fûts et en bouteilles – la Blonde de soif, la Blanche de France, la Rousse de plaisir, la Casque d’or, la Tata IPA, et la Mémé la castagne – et quelques « recettes » saisonnières. En cette période de Noël, Caporal propose par exemple la Sapinou, infusée aux bourgeons de sapins élevés dans le Sud-Ouest.

La qualité avant tout

Car chez Caporal, la règle d’or est de sourcer les ingrédients au plus près de la brasserie. « Nous nous fournissons en priorité en Occitanie et en France, que ce soit pour les ingrédients ou les bouteilles, capsules et cartons d’emballage », indique la gérante. Les houblons et malt sont français, « mais pas les levures, car on n’en trouve pas en France ».

L’exigence est également de mise pour le procédé de fabrication. « Nous réalisons nos bières comme l’on prépare un thé, c’est-à-dire que nous faisons infuser nos plantes aromatiques telles que la coriandre, la verveine-citronnelle ou encore le poivre. Nous n’ajoutons aucun sucre, aucun arôme, aucun agent quel qu’il soit ».

Une extension pour 2024

Une intransigeance qui fait le succès de la marque. En 2018, Caporal réalise un premier chiffre d’affaires de 340 000 euros. Cinq ans plus tard, le chiffre d’affaires annuel devrait s’établir à 3 millions d’euros, avec une production annuelle de 12 000 hl. Ayant atteint son potentiel maximal de production, la brasserie arrive aujourd’hui à une période charnière.

Une extension de 400 m2 devrait être construite en 2024, afin que le site atteigne une surface totale de 1 800 m2

« Nous démarrons des travaux pour agrandir la brasserie », explique Sarah Abadie. Une extension de 400 m2 devrait être construite en 2024, afin que le site atteigne une surface totale de 1 800 m2. L’entreprise va s’équiper de matériel dernière génération. Une nouvelle embouteilleuse arrivera en début 2024, et en fin d’année, c’est une nouvelle salle à brasser qui sera livrée. « C’est un très gros investissement pour la brasserie, mais il est nécessaire pour répondre à la demande croissante », confie Sarah Abadie.

Les nouveaux équipements vont également permettre à l’entreprise de maîtriser sa consommation d’eau. « Aujourd’hui, pour produire 1 litre de bière, il faut 8 litres d’eau en comptant toutes les étapes dont le nettoyage. Avec notre nouvelle salle à brasser, nous allons diviser notre consommation d’eau par deux », assure la dirigeante.

À l’assaut du Sud-Ouest

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© Pierre Beteille

Forte de son nouvel outil de production, la brasserie Caporal espère conquérir de nouveaux marchés, notamment sur le segment de la GMS. « Nous réalisons actuellement 70 % de notre chiffre d’affaires sur les fûts (à direction des cafés-hôtels-restaurants, NDLR) et 30 % sur les bouteilles ». Très présente dans la grande distribution en ex-Midi-Pyrénées, la marque Caporal veut désormais séduire la GMS dans toute la zone sud-ouest de la France.