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Cauterets : la renaissance du refuge Wallon-Marcadau

Le refuge Wallon-Marcadau est fin prêt pour le 21 e siècle. Entièrement rénové l’an dernier, le refuge, situé au-dessus de Cauterets, a été inauguré le 10 octobre dernier au terme d’une saison record.

Refuge Wallon-Marcadau © Léo Arcangéli – Région Occitanie Cauterets

Refuge Wallon-Marcadau © Léo Arcangéli – Région Occitanie

À deux heures et quart de marche du Pont d’Espagne, au-dessus de Cauterets, le refuge Wallon-Marcadau surplombe la vallée du Marcadau, en pleine zone cœur du parc national des Pyrénées. L’ensemble entièrement rénové et réhabilité a rouvert le 17 août 2022 à la suite d’un peu plus de deux ans et demi de travaux. Après une première saison pleine, Wallon-Marcadau a été inauguré le 10 octobre dernier en présence de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Jean Salomon, préfet des Hautes-Pyrénées, Louis Armary, conseiller départemental des Hautes-Pyrénées, Jean-Pierre Florence, maire de Cauterets et Pierre Capou, président de la Commission syndicale de la vallée de Saint-Savin. La réhabilitation du bâtiment a nécessité un investissement de plus de 7,5 millions d’euros. Humide, vétuste et mal isolé, le refuge était particulièrement décrépi et sous menace de fermeture administrative lorsqu’en 2015 la Commission syndicale de la vallée de Saint-Savin initie l’opération.

Financé à 40 % par la région

« Il manquait encore beaucoup de sous lorsque nous sommes arrivés sur le projet. La Région a investi près de 3 millions d’euros soit 40 % de la somme », explique lors de l’inauguration Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie. Cette somme fait partie du plan refuge dans lequel la Région a investi 5 millions d’euros. Le reste de la réhabilitation a été financé par l’État à hauteur de 1,5 million d’euros, le Département (400 000 euros), l’Union européenne (200 000 euros) et l’Agence de l’Eau Adour-Garonne (47 000 euros). « Depuis 2015 le chemin a été long et nous sommes passés par de nombreuses étapes avant que les travaux ne soient lancés, en 2020, en pleine crise sanitaire », ajoute Pierre Capou, président de la Commission syndicale de la vallée de Saint-Savin.

La réhabilitation du bâtiment a nécessité un investissement de plus de 7,5 millions d’euros

Un chantier ambitieux

Situé à 1 865 mètres d’altitude, le chantier déjà complexe a donc subi des retards. Il s’est complexifié avec la mise en place de mesures de protection supplémentaires pour la sécurité des ouvriers alors que la pandémie était en cours. « Les ouvriers étaient là toute la semaine, nous nous occupions de les nourrir pendant le chantier », se remémorent Yannick Le Lay et Pierre Guyot, locataires-gérants du refuge Wallon-Marcadau depuis 14 ans. L’ensemble des approvisionnements s’est fait par hélicoptère. « Pendant les travaux, il y a eu du dynamitage, du déroctage, du forage, de la maçonnerie, etc. Seuls les murs initiaux sont restés. Les entreprises ont monté les matériaux par hélicoptère, il y avait même une grue et des pelles mécaniques qui ont été montées et démontées pour ce chantier », continue Yannick Le Lay.

Un refuge autonome

Ce chantier très particulier a été réalisé par des entreprises locales et à partir de matériaux sourcés au plus proche. « Nous avons besoin de ces ressources locales, nous devons concilier économie et écologie », a souligné Carole Delga. Le bâtiment rénové est autonome, économe en eau et en électricité. Deux tiers de ses besoins énergétiques sont couverts par une microcentrale hydroélectrique et un tiers par du photovoltaïque. Situé en zone Natura 2000, tout a été fait pour que la construction s’intègre dans son environnement, ce qui en fait un bâtiment exemplaire.

Inauguration Wallon-Marcadau © Léo Arcangéli – Région Occitanie

© Léo Arcangéli – Région Occitanie

Première saison réussie

Plus d’un an après la fin de ses travaux, le bilan est très positif pour le refuge Wallon-Marcadau. Le site emblématique a enregistré la plus forte fréquentation du massif pyrénéen : « Nous avons comptabilisé près de 14 000 nuitées contre 8 500 auparavant. C’est de loin notre meilleure saison avec un nombre de réservation en hausse de 40 % alors que le refuge compte moins de lits : 112 aujourd’hui contre 123 avant la rénovation », indique Yannick Le Lay. En haute saison le refuge Wallon-Marcadau emploie entre huit et neuf employés. Si avant la rénovation seulement deux personnes étaient nécessaires pendant l’hiver, elles sont maintenant quatre. « Globalement nous observons qu’il y a plus de monde en montagne. C’est en hiver que nous avons gagné le plus de nuitées et l’été aussi a profité », corrobore Yannick Le Lay.

Éduquer à la montagne

Depuis la crise sanitaire, la montagne suscite de plus en plus d’engouement. « C’est une bonne nouvelle, mais il faut des structures adaptées, de qualité, modernes et pleinement intégrées dans leur environnement naturel, pour éduquer à la montagne », a précisé la présidente de Région. Si Carole Delga se refuse à voir la montagne devenir un sanctuaire, elle prône des activités et un usage encadré et régulé. « L’Occitanie est la région la plus attractive de France. Cette nouvelle population ne doit pas s’installer qu’à Toulouse et Montpellier, mais aussi, dans les plus petites villes et villages. Nous voulons un aménagement équilibré du territoire », conclut Carole Delga.