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Commissaires aux comptes : une profession en mutation

Secoués par la loi Pacte et le nouveau relèvement des seuils d’intervention en février dernier, les commissaires aux comptes visent le renouveau de leur profession avec la directive CSRD. Laure Mulin, présidente de la CRCC de Toulouse qui termine son mandat de 4 ans fin octobre, nous explique les enjeux.

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Laure MULIN, présidente de la CRCC de Toulouse © Adrien Nowak - La Vie Economique

La Vie Economique du Sud-Ouest : L’année 2024 a été marquée par deux grandes étapes pour la profession de commissaire aux comptes, peut-on en mesurer les impacts ?

Laure Mulin : « En effet, la transposition de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive, ndlr) est effective depuis le 1er janvier. Elle change le périmètre de notre intervention car nous devons désormais vérifier des indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. Parallèlement, en février, un décret a relevé les seuils d’intervention pour les commissaires aux comptes (CAC). Avant, c’était obligatoire pour les entreprises affichant 8 millions d’euros de chiffre d’affaires, aujourd’hui c’est 10 millions. C’est une grande différence. Sur le territoire de la CRCC de Toulouse, cela représente 500 entreprises sur nos 3 500 mandats qui n’auront plus l’obligation de faire appel à un CAC. »

LVE : Quelle incidence cela va avoir sur la profession ?

L. M. : « Il est encore tôt pour mesurer l’impact de ce décret de février. Mais c’est un second coup après la loi Pacte qui avait déjà rehaussé ces seuils en 2019. Au niveau national, la profession a perdu 10 000 mandats par an en moyenne. Quand j’ai débuté mon mandat il y a 4 ans, nous étions 400 CAC dans la CRCC de Toulouse, aujourd…