Couverture du journal du 01/07/2025 Le nouveau magazine

Des fleurs au parfum occitan

Alors que 85 % des fleurs vendues en France sont produites à l’étranger, Camille Rabal a voulu prendre le contrepied. Faire pousser des fleurs en Occitanie, à la frontière entre l’Aude et la Haute-Garonne. Une aventure nommée L’Odeur de la pluie qu’il mène avec sa femme, à Saint-Paulet, dans le Lauragais.

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Camille Rabal, gérant de la ferme florale L'Odeur de la pluie © Lilian Cazabet - La Vie Economique

Vous allez peut-être vous rendre chez un fleuriste pour acheter un bouquet en vue de Noël. Ce que vous ignorez sûrement, c’est la provenance de vos fleurs. Plus de 8 sur 10 ne sont pas produites en France. « Aujourd’hui, rien n’oblige un vendeur à indiquer l’origine des fleurs », souligne Camille Rabal, qui a monté sa ferme florale L’Odeur de la pluie à Saint-Paulet (Aude) l’an passé. « On pense souvent que les fleurs viennent de Hollande. C’est vrai, mais elles n’y sont pas produites. Elles sont originaires du Kenya, du Honduras, d’Israël… » Des pays où les conditions de production sont plutôt opaques. « Ce qui est sûr, c’est que si des légumes étaient produits de la même façon, on aurait l’interdiction de les manger. » Le ton est donné. À l’heure où on évoque la réindustrialisation du pays, Camille Rabal plaide pour relocaliser la filière fleur. Et il a décidé de contribuer à sa façon.

L’Australie, les fruits et le tatouage

Pourtant, Camille et sa femme Cécile sont ce qu’on appelle en agriculture des NIMA, des personnes « non-issues du milieu agricole ». « Je me suis formé dans l’ébénisterie d’art et Cécile a une formation en spectacle vivant », indique Camille Rabal. À sa sortie d’études, le jeune homme travaille pour un sous-traitant d’Airbus où il conçoit des chariots à boissons pour les avions. S’ennuyant ferme, il décide de prendre son sac à dos et de s’envoler à l’autre bout du monde. Direction l’Australie pour y récolter des fruits. « Pendant deux ans, j’étais saisonnier. J’ai adoré ça. En parallèle, j’ai découvert le tatouage là-bas et j’ai monté mon atelier en rentrant en France. » Mais petit à petit, l’u…