Plus de 120 000 personnes sont attendues au Rose Festival, qui se tiendra du 29 août au 1er septembre au MEETT, parc des expos de Toulouse Métropole. Pour sa troisième édition, l’événement coorganisé par Bigflo et Oli via leur société Golden Child, la société de production toulousaine Bleu Citron et le groupe La Dépêche du Midi, prend encore de l’ampleur : il passe de trois à quatre soirées et accueillera près d’une quarantaine d’artistes (voir encadré). Dès sa première édition sur deux soirées en 2022, le Rose Festival avait trouvé son public, attirant plus de 30 000 personnes chaque soir.
« 81 % des festivaliers viennent de la région Occitanie, et 19 % de l’extérieur. On peut dire qu’on a un peu le même public que le Téfécé : Toulouse et ses alentours », résume Samuel Capus, directeur associé chez Bleu Citron. Le rayonnement s’élargit, porté notamment par la notoriété de Bigflo et Oli, « mais on ne le décuple pas par la programmation. On n’est pas les Eurockéennes de Belfort ou We love green qui invitent des artistes du monde entier. À l’heure où on en est à l’écologie, on ne veut pas faire venir du public de toute l’Europe en faisant des programmations mondiales », assume-t-il.
Limiter l’impact environnemental
Soucieux de l’impact carbone de l’événement, les organisateurs ont d’ailleurs choisi une implantation atypique. « Le Rose fait partie des rares festivals urbains », souligne Samuel Capus. Il est ainsi accessible en transports en commun. Les organisateurs financent le renforcement de la cadence et l’élargissement des plages horaires des transports en commun auprès de Tisséo Collectivités, l’autorité organisatrice des mobilités de la grande agglomération toulousaine. « En choisissant le site du MEETT, nous bénéficions également d’une électricité renouvelable d’origine française, de sanitaires alimentés par de l’eau grise partiellement issue des lavabos, de panneaux photovoltaïques… », indique-t-on par ailleurs chez les organisateurs.
« À l’heure de l’écologie, on ne veut pas faire venir du public de toute l’Europe en faisant des programmations mondiales »

© Nico Lavail
5 M€ de budget
Que ce soit au niveau de la programmation ou de l’organisation, le Rose Festival semble, en moins de trois éditions, avoir trouvé son identité, mais également son modèle économique. « On est sur un budget à un peu plus de 5 millions d’euros, dont un quart pour le MEETT, autofinancé à près de 80 % par la billetterie », indique Samuel Capus. Pour le reste, le festival est financé par le Centre national de la musique, la Sacem (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique) et la SPEDIDAM (Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes-Interprètes). « Nous avons également des partenaires tels que Citroën et le Crédit Mutuel, mais aussi les entreprises locales qui nous soutiennent beaucoup ». Le festival fait intervenir 2 000 personnes (techniciens, opérateurs…) dont 600 bénévoles.

Bigflo et Oli au Rose Festival 2023 © OdieuxBoby
Vers le rachat des Déferlantes ?
Forts de ce succès, le Groupe La Dépêche, Golden Child et Bleu Citron envisagent de racheter la société Fadas Events, qui organise quatre grands festivals dans les Pyrénées-Orientales : les Déferlantes d’Argelès, le Bacchus Festival (Argelès-sur-Mer), Live au Campo (Perpignan) et Pelliculive (Thuir). « Nous sommes entrés en négociations exclusives avec Fadas Events, mais on ne sait pas encore si cela va aboutir », indique Samuel Capus. « On fonctionne bien tous les trois (La Dépêche, Golden Child et Bleu Citron, NDLR), alors on regarde les opportunités dans le coin, avec l’idée pourquoi pas de créer des synergies avec le Rose ».
« Le Rose fait partie des rares festivals urbains »

© D. R.
À l’affiche du Rose Festival
Jeudi 29 août
MC Solaar, Jain, Francis Cabrel…
Vendredi 30 août
Booba, PLK, Nina Kraviz…
Samedi 31 août
Bigflo et Oli, Pomme, Niska…
Dimanche 1er septembre
Dadju et Tayc, La Fève, Justice…
L’association Rose
« On ne pouvait pas se permettre de lancer un gros festival sans en faire profiter les gens autour », déclare Bigflo. Lorsqu’ils lancent le Rose Festival, Bigflo et Oli et leurs partenaires créent ainsi en parallèle l’association Rose qui porte un projet culturel et social. Elle est chargée de trois missions : accompagner les artistes en développement de la région à travers la mise en place d’un tremplin ; faire découvrir, dans le cadre des activités de médiation, les métiers du spectacle, souvent mal connus, à des publics éloignés ; et s’engager pour proposer un festival accessible, inclusif, solidaire, soucieux de son environnement et ancré sur son territoire. Active sur le festival à travers différentes animations, l’association agit également tout au long de l’année. 1 500 personnes ont notamment déjà bénéficié de ses activités de médiation.