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French Tech Périgord : Olivier Defaux président

Quand Olivier Defaux a créé Dreamtronic, il y a dix ans, il n’imaginait pas que son idée de tablette appliquée au jeu de société ouvrirait une variété de déclinaisons, que sa start-up éclose dans la pépinière Cap@Cités se développerait bientôt à l’international ; et qu’il deviendrait le premier président de la French Tech Périgord Valley, dont l’assemblée constitutive est prévue le 25 janvier.

French Tech Olivier Defaux

La Vie Économique : Qu’est-ce qui vous a conduit au modèle startup ?

Olivier Defaux © D. R.

Olivier Defaux : « Une réorientation professionnelle. J’ai toujours été curieux des nombreuses possibilités offertes par le monde numérique et je me passionne pour les nouvelles technologies, alors j’ai quitté mon activité de pharmacien industriel pour développer une idée de babyfoot moderne, une grande table tactile de jeu pour enfants. Dreamtronic s’est spécialisé dans l’intégration, au quotidien, des nouvelles interfaces homme-machine, nous continuons d’acquérir des compétences pour conforter notre expertise des interfaces tactiles. C’est ainsi que, dans le cadre de la crise du Covid, nous venons juste de sortir une borne de détection de température et de port de masque. Ce qui continue à m’intéresser, c’est d’ouvrir des territoires inconnus, ce type d’activités permet d’être créatif. En dix ans, j’ai déjà connu des sauts technologiques importants, le principal étant l’arrivée de l’intelligence artificielle, celle-là même, avec notre dernière borne, qui analyse l’image pour détecter des critères. Nous n’en sommes qu’aux débuts de l’IA, avec des promesses à tenir pour les applications qui émergeront de l’informatique évoluée et les réseaux de neurones profonds. »

LVE : Quelle est la raison d’être de la French Tech Périgord Valley ?

O. D. : « Il n’est pas simple de s’y retrouver dans cette économie. La French Tech a vocation de former une communauté pour accompagner les nouveaux arrivés dans l’économie numérique, pour aider les créateurs, dès l’incubation ou plus tard, à développer des solutions technologiques à de nouveaux usages avec des laboratoires de recherche, à trouver des partenaires pour monter des dossiers d’innovation, aller chercher les financements de la Région, le crédit impôt recherche, tous les dispositifs existants… Quand on ne l’a jamais fait, c’est compliqué. Nous sommes là pour faciliter, partager notre expérience, faire gagner du temps, celui que nous avons nous même mis à accéder à la bonne information, au bon contact, au bon dossier à remplir.

Il ne faut ainsi pas passer à côté du statut de Jeune entreprise innovante, qui permet une exonération de charges sociales. Le mentoring est précieux au démarrage. Il n’est pas question de se substituer à des conseillers mais d’apporter un éclairage et des pistes, de témoigner de notre parcours et donner un avis sur le business model : on peut avoir une très bonne idée, très intelligente, mais pour laquelle personne ne paiera. C’est notre rôle de dire qu’il faut arriver à en vivre. Il y a beaucoup de services gratuits dans le numérique, surtout dans les applications smartphone, il faut trouver le moyen de valoriser ce qu’on a créé. »

LVE : Quel est l’état des lieux de la Tech en Dordogne ?

O. D. : « Nous avons encore un gros travail de repérage. Nous allons bientôt ouvrir notre annuaire, accessible aux acteurs concernés. Nous avons vocation à favoriser l’innovation, alors il faudra s’y attacher pour adhérer : nous ne sommes pas un club d’entreprises qui font du business entre elles. En plus de jeunes pousses, nous aurons des structures existantes qui ont envie d’innover ou des entreprises constituées dans d’autres secteurs qui réorientent une partie de leur activité. C’est un état d’esprit, on ne veut pas être restrictif sur le digital. L’agrotech est bien sûr concernée, avec l’intégration de nouveaux processus de production ou de drones en agriculture, etc. Le but, c’est quand même d’accueillir des créateurs, j’en découvre régulièrement. Le potentiel est fort en Dordogne. L’attractivité passe par les enjeux de transition numérique, notre écosystème doit donner envie aux porteurs de projets de nous rejoindre. »

RÉSEAU FRENCH TECH

Créée fin 2013 par le ministère de l’Économie et des Finances pour soutenir la croissance des jeunes pousses, la French Tech se déploie en France et à l’international sur 53 communautés et 13 capitales, sur des territoires engagés dans des dynamiques innovantes. Ce label distingue les écosystèmes de startups et d’entreprises innovantes, notamment AgriTech pour tenir compte des spécificités rurales. La French Tech Périgord Valley s’inscrit dans le réseau de la French Tech Bordeaux Métropole, tête de pont en Nouvelle-Aquitaine. Labellisée en mai 2020 pour sa capacité à fédérer des entrepreneurs, investisseurs, collectivités territoriales, associations, structures d’appui à la création, elle est portée par la Communauté d’agglomération du Grand Périgueux et le Conseil départemental, autour du projet Digital Valley.

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