Couverture du journal du 04/02/2025 Le nouveau magazine

Groupe Jardel : nouvelle direction

Nommée directrice générale du groupe Jardel, l’avocate toulousaine Valérie Peene souhaite contribuer à la croissance du groupe haut-garonnais spécialiste du transport routier de marchandises. Parmi les grands enjeux : celui de la transition écologique.

Valérie Peene, directrice générale du Groupe Jardel © Lilian Cazabet - La Vie Economique

Avocate à Toulouse depuis 1993, Valérie Peene est désormais à la barre du groupe Jardel, qui emploie 2 100 salariés. Nommée en mars dernier directrice générale du groupe spécialisé dans le transport routier de marchandises et la logistique, elle travaillait depuis plus de 15 ans avec Jardel. « Je gérais tout le contentieux et j’apportais mes services de conseil », relate-t-elle. Lorsque le précédent DG quitte le groupe pour de nouvelles aventures professionnelles, le président de Jardel, Dimitri Goineau, propose à Valérie Peene de prendre la suite. Elle n’hésite pas longtemps. « J’avais envie de voir autre chose », confie-t-elle. D’autant plus que celle qui a été avocate pendant trente ans a constaté au fil des ans une dégradation des conditions d’exercice de cette profession. « Ce que j’ai toujours aimé dans mon métier, c’est défendre les entreprises. Or, avec les années, les avocats font de plus en plus d’administratif et sont soumis à une tyrannie des délais absolument insupportable », déplore-t-elle.

Champion de la croissance

« J’aborde mon poste avec beaucoup d’humilité », affirme la nouvelle dirigeante qui souhaite faire grandir le groupe, basé à Saint-Jory, dans un contexte économique tendu. Le groupe Jardel doit en effet faire face à la hausse des coûts des carburants, quand la grande distribution – cliente importante du groupe – demande à chaque maillon de la chaîne de rogner sur ses marges pour limiter l’impact de l’inflation sur le consommateur final. Malgré les embûches, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 226 millions d’euros en 2023 et racheté la même année Mulhouse Courses et GP Express (Grand Est) qui salariaient 75 personnes dont 70 chauffeurs, et réalisaient un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. En 2020, le groupe Jardel avait par ailleurs acquis Sarrazain Transports (CA : 54 millions d’euros, 350 salariés). « Le chemin parcouru sur la dernière décennie est conséquent : nous avons multiplié par quatre le volume d’activité et par trois les effectifs entre 2012 et 2020 », confiait le président Dimitri Goineau à l’occasion de l’acquisition de Sarrazain Transports.

En 2023, le groupe a racheté Mulhouse Courses et GP Express qui salariaient 75 personnes et réalisaient un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros

Verdir la flotte

Défi incontournable du moment, le groupe Jardel s’emploie à réduire l’impact carbone de son activité. « Nos clients souhaitent que nous leur proposions des solutions de transport plus vertes », note Valérie Peene. Dans cette optique, le groupe Jardel, qui revendique plus de 2 300 cartes grises (véhicules légers, froids, citernes, bennes, toupies, porteurs, semi-remorques…) s’est déjà équipé de 170 camions roulant au gaz naturel. Pour verdir sa flotte, le groupe va par ailleurs réceptionner dans les prochaines semaines 22 véhicules légers électriques et 50 tracteurs routiers fonctionnant au B100, un carburant 100 % colza. Deux véhicules à hydrogène (destinés aux clients Pierre Fabre et Action) vont également rejoindre la flotte de Jardel. Des véhicules financés dans le cadre du projet européen « Corridor H2 » porté par la Région Occitanie, qui vise à créer un axe Nord/Sud allant de la mer du Nord à la mer Méditerranée, sur lesquels pourraient circuler des véhicules lourds roulant à l’hydrogène vert.

Deux véhicules à hydrogène (destinés aux clients Pierre Fabre et Action) vont rejoindre la flotte de Jardel

L’enjeu du recrutement

Au-delà de l’acquisition de véhicules plus verts, Jardel souhaite accompagner ses conducteurs – « le cœur de l’activité du groupe », rappelle Valérie Peene – à adopter une conduite peu énergivore. « Nous comptons parmi nos effectifs 17 formateurs à l’écoconduite. Ils interviennent sur chacun de nos 23 sites pour accompagner nos conducteurs », explique la dirigeante qui voit dans cette prise de conscience écologique un moyen de séduire de nouvelles recrues. Car pour répondre à la demande de ses clients, le transporteur recherche constamment de nouveaux conducteurs. Un défi de taille car la profession est en tension. Et pour convaincre les talents de rejoindre le groupe, Valérie Peene veut compter sur l’esprit familial qui a réussi à perdurer dans cette entreprise fondée en 1983. Désormais à la retraite, « le fondateur, Jean-Luc Jardel, passe encore de temps en temps saluer les équipes », confie la directrice générale.

© D. R.

© D. R.

Jardel en chiffres

Chiffre d’affaires : 226 M€

2 100 salariés

2 300 cartes grises

23 sites d’exploitation en France

8 400 m2 de stockage