Plus de 400 participants ont été enregistrés pour la 3e édition du salon Innov’Adour. Organisé par la French Tech Pyrénées Adour (FTPA) les 4 et 5 décembre derniers à Lannemezan, cet événement réunit décideurs publics et privés locaux autour de l’innovation. Après Bagnères-de-Bigorre et Lourdes, c’est Lannemezan qui hébergeait le forum : « Nous venons à la demande des territoires car ils ont compris que nous devenons une machine pour eux qui met en avant des projets dans les collectivités et fédère les acteurs », indique Lydie Cazeaux, la présidente de la FTPA. « Avec Innov’Adour, nous souhaitions voir ce que les start-up peuvent développer et amener. Nouer des liens avec les écoles, chercher des fonds et faire savoir ce qu’elles proposent pour en faire profiter le territoire », continue Maryse Beyrié, présidente du PETR Pays de Nestes et maire de Vielle-Aure. Parmi les moments clés de ces deux jours, la conférence du sociologue Jean Viard a réuni 180 personnes au cinéma de Lannemezan et les cinq ateliers d’intelligence collective ont, eux, attiré une centaine de personnes. À la suite de ces ateliers se constituent des groupes de travail publics et privés qui seront amenés à se revoir et à collaborer.
Apporter des solutions
Pour Franck Michaux, le directeur de Map Your Data, une solution innovante qui permet de réaliser des analyses de marché ciblées en moins de 10 minutes et adhérent de la French Tech, Innov’Adour est l’occasion de se faire connaître du grand public : « Nous ne cherchons pas des investisseurs même si nous ciblons des évolutions l’an prochain, l’objectif est de rencontrer de nouveaux clients et partenaires. » Didier Sattler directeur technique et directeur adjoint du centre de thermoludisme Balnéa à Loudenvielle est lui à la recherche de solutions innovantes. « En 2030, Balnéa devrait réduire sa consommation d’énergie de 40 %, or, notre problématique est que notre consommation progresse avec l’augmentation de notre fréquentation. Nous sommes donc à la recherche de start-up innovantes dont les solutions peuvent nous aider à atteindre nos objectifs », concède-t-il.

© CL – La Vie Economique
Des enjeux territoriaux
Des synergies entre public et privé bienvenues alors que les collectivités mettent l’accent sur leurs enjeux à travers des tables rondes sur les énergies renouvelables, la désertification médicale, ou encore, le tourisme durable. « Les gens discutent et font du réseau. De notre côté, avec le tourisme, nous avons la capacité à capter de la richesse mais nous avons du mal à la pérenniser sur le territoire. Nous passons de 7 000 à 30 000 habitants en hiver, nous voulons voir comment nous pouvons innover et accompagner avec du service », souligne Philippe Carrère, maire d’Arreau et président de la communauté de communes Aure Louron. Satisfaite de l’événement, la présidente de la FTPA a déjà la 4e édition d’Innov’Adour en tête.
Nous devenons une machine pour les territoires qui met en avant des projets dans les collectivités
FTPA : Un budget presque doublé
La FTPA qui possède le label French Tech s’est constituée en association en 2022. Cette dernière investit 40 000 euros dans l’événement Innov’Adour soit plus du tiers de son budget annuel d’environ 100 000 euros. « Tous les ans, nous présentons notre programme d’actions et nous passons devant une commission, indique Lydie Cazeaux. Les Hautes-Pyrénées figurent parmi les départements les plus dynamiques et nous avons enregistré cinq nouveaux adhérents en 2024. » Le budget de la FTPA a, lui, presque doublé en 2024.
Des projets innovants à Lannemezan
Bassin industriel historique des Hautes-Pyrénées, Lannemezan a profité d’Innov’Adour pour mettre en avant l’une de ses initiatives en matière d’énergies renouvelables portée par son maire Bernard Plano. « Le pôle énergies renouvelables Lannemezan réunit les industriels du plateau de Lannemezan comme Knauf, Prugent ou Arkema et se fonde sur la coopération entre ces acteurs qui ont des besoins. Knauf utilise de l’oxygène pour sa combustion, Arkema nécessite de l’eau. L’idée est de mettre sur la table producteurs et consommateurs pour créer une synergie entre les industriels », a expliqué Bernard Plano lors d’une table ronde dédiée. 14 acteurs soutiennent le projet dont 10 industriels. « Depuis la crise ukrainienne, les industriels ont conscience que l’énergie est précieuse et que les émissions de CO2 doivent être drastiquement réduites. Nous avons besoin de mettre en relation des industriels pour ce qu’ils peuvent s’apporter l’un et l’autre », a complété Patrick Mathieu, délégué aux relations institutionnelles régionales pour Teréga.