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Le préfet de Région en visite

Pierre-André Durand est venu dans les Hautes-Pyrénées le 26 mai pour rencontrer les élus et les responsables économiques du département qui ont pu aborder avec lui les sujets majeurs comme l’eau ou les difficultés de recrutement.

Jean Salomon, préfet des Hautes-Pyrénées et Pierre-André Durand, préfet de Région. ©D.R

Jean Salomon, préfet des Hautes-Pyrénées et Pierre-André Durand, préfet de Région. ©D.R

Depuis sa prise de fonction en tant que préfet de la Région Occitanie 30 janvier dernier, Pierre-André Durand s’est attelé à se rendre dans chacun des départements de l’Occitanie afin d’en rencontrer les principaux élus et les représentants des différents secteurs économiques. Un territoire qu’il avoue « découvrir ». Le 26 mai, ce sont donc les Hautes-Pyrénées et leurs nombreux dossiers qui ont respectivement accueilli et occupé le nouveau représentant de l’Etat, sujets sur lesquels il échange régulièrement avec Jean Salomon, le préfet du département.

ACTIVITE ECONOMIQUE ET DIFFICULTES DE RECRUTEMENT

Et pour en mesurer le pouls, Pierre-André Durand a enchaîné les rendez-vous selon un schéma aux allures de marathon : rencontre avec Pascal Claverie, premier adjoint du maire de Tarbes, Thierry Lavit, édile de Lourdes, Michel Pélieu, président du Conseil Départemental, les parlementaires, les sénateurs, la présidente de l’association des maires et les présidents des trois chambres consulaires… Autant de protagonistes clés dans les sujets centraux que le préfet de région a souhaité aborder, à l’instar de celui de l’emploi, du vieillissement, des reprises d’exploitations mais aussi du commerce et de l’industrie. Des acteurs que le préfet a en préambule qualifiés de « solidaires et très engagés »

Et sans surprise, la principale problématique qui a été posée sur la table par les socioprofessionnels concerne le recrutement. Tant la Chambre des Métiers que celle du Commerce ou de l’Agriculture ont mis en avant ce manque de postulants qui devient crucial : « Ils ont des carnets de commandes, ils ont de l’activité, c’est positif, les fondamentaux sont sains… mais ils se heurtent tous à cette difficulté ».

PREDATIONS PAR DES ESPECES PROTEGEES

Loin d’être nouveau, le sujet récurrent qui a fatalement occupé les discussions a été celui de l’ours et des prédations : « C’est une espèce qui a certes été réintroduite, c’est un choix politique qui a été fait en son temps mais c’est surtout une espèce protégée. En tant que représentants des services de l’Etat, nous avons la mission de veiller à la bonne application des textes de protection ». Un ours auquel il désormais ajouter le loup dont la présence est, elle, liée aux déplacements de l’animal lui-même. Pierre-André Durand a de son propre aveu « déjà été confronté à ce sujet » lorsqu’il était en poste dans la Drôme : « C’était très difficile pour les éleveurs, le sujet n’était pas les indemnisations mais pouvoir faire le métier qu’ils aimaient ». S’il dit « avoir vu leur désarroi », il a également répété qu’il appliquait « la loi mais ne la faisait pas », écartant des prélèvements massifs de loups : « Ça serait malhonnête de dire le contraire ».

L’EAU, SOURCE D’INQUIETUDES

Préoccupation majeure du monde agricole avec la sécheresse, les tensions qui pèsent sur la ressource en eau ont-elles aussi été évoquées : « L’été qui s’annonce risque d’être sévère et on se doit d’être vigilants ». Face au contexte, Jean Salomon devrait par ailleurs organiser un conseil national de la refondation sur le thème de l’eau, une initiative départementale saluée par Pierre-André Durand : « L’idée c’est de partager avec tous les acteurs du territoire ce qu’est cette problématique eau ainsi qu’avec les différents usagers ». Avec certaines réserves des Pyrénées remplies qu’à 40% à la fin du mois de mars, les 26 départements du bassin Adour-Garonne connaissent tous des craintes auxquelles le 65 n’échappe pas : « Il faut objectivement s’attendre à un été très difficile d’où la nécessité d’être civique. Ça part du citoyen qui prendra plutôt la douche que le bain, des collectivités et des industriels qui devront être attentifs à l’usage de l’eau. Je sais que le monde agricole est aussi très responsable et impliqué sur ce sujet ».

LE CHOIX DU FERROVIAIRE

Concernant la politique d’investissement, Pierre-André Durand a tenu à préciser qu’il recevrait prochainement son mandat de négociations sur le volet infrastructure du Contrat de plan de la Région, volet dont la signature avait été différée : « Il concerne le ferroviaire et le routier faisant objet d’un avenant. Il est en cours de stabilisation et via ce mandat, des crédits seront attribués et des discussions concernant les grandes dépenses structurelles seront abordées avec les collectivités ». Sachant qu’Elisabeth Borne, première ministre, a souhaité que le contrat de plan ait une dimension ferroviaire importante, le préfet a précisé que « ce choix politique fort » se ferait avec la prise en considération des « protocoles Castex ». Difficile de ne pas songer aux célèbres 6 km manquants de la deux fois deux voies entre Tarbes et Lourdes, route à ce jour non terminée et qui devrait permettre le contournement du village d’Adé : « J’ai dit que les engagements de l’Etat pré-contractualisés devaient être honorés, ce projet est concerné, des annonces précises seront faites d’ici quelques semaines » a assuré le préfet de Région qui a désormais tous les grands dossiers du département posé sur la table.