Il pourrait être un fabuleux pied de nez à ses détracteurs et tout au long de sa phase d’élaboration, la petite histoire se souviendra qu’ils furent bien nombreux. Devant la beauté des lieux, tout le monde a surtout envie de se concentrer sur le résultat et il est somptueux. Après deux ans et demi de travaux, les nouvelles Archives départementales ouvrent leurs portes. Projet majeur porté par le Département et, contre vents et marées, par Michel Pélieu, son président, la réhabilitation de ce qu’était l’ancienne école normale des institutrices est enfin achevée. Le résultat est une rare réussite, magnifique écrin des traces et trésors du passé, le bâtiment abrite également la Maison de l’Histoire. Il accueillera le public à partir du 8 novembre prochain mais ce mardi 4 novembre, l’heure était à l’inauguration. Bien qu’immense, la nouvelle salle de lecture semblait juste tant les personnalités venues célébrer cet instant étaient nombreuses. Des mots, tous en ont eu pour décrire leur satisfaction et leur admiration : « C’est toujours un immense bonheur de voir de la beauté créée. Le cabinet d’architectes Idom a fait une réalisation superbe », s’est réjoui Michel Pélieu. Le maire de Tarbes, Gérard Trémège, a mis l’accent sur « la valeur ajoutée qu’amène le bâtiment au centre-ville » : « C’est une merveille qui l’embellit ».
Une œuvre signature
Moderne, accueillant avec son bois blond, lumineux grâce à sa verrière, du hall d’entrée à la coursive, c’est un bâtiment dont chaque détail a été pensé avec goût. Elle aurait pu en être mais on peut parier que l’œuvre deviendra la signature du site, l’envolée d’oiseaux en céramique de Nathalie Charrié guide les pas à travers le temps et les espaces. « Symbole de la mémoire qu’abritent les archives, cette installation évoque l’identité du territoire haut-pyrénéen », précise l’artiste toulousaine. Grues cendrées, grand tétras ou gypaète barbu s’articulent autour de bulles, l’ensemble est féerique et offre un caractère poétique à un lieu qui n’avait pas la vocation de l’être. Ici, seront entreposées, conservés et classés 25 kilomètres linéaires de documents administratifs comme les actes de naissance, privés comme les archives d’entreprises. Archives départementales qui ont débuté le 5 brumaire 1796 et contiennent l’âme du territoire. Celles de la préfecture des Hautes-Pyrénées ayant été détruites lors d’un incendie, le préfet Jean Salomon a apprécié cette mise en sécurité et en valeur : « Si l’écrin est superbe, il cache un trésor encore plus grand, la mémoire collective ».

Les nouvelles Archives Départementales et la Maison de l’Histoire. ©HH-LVE
Opération à 22 millions d’euros
Doté de salle de conférences, de lecture et d’exposition, le bâtiment n’a pas négligé la technologie en misant sur une production d’énergie assurée par un système de géothermie. « Une installation de 20 forages de 150 mètres de profondeur reliés à deux thermofrigopompes capables de produire du chaud et du froid en même temps ». Les travaux se poursuivront en 2026 avec l’extension des magasins et les aménagements extérieurs. L’opération s’élève à environ 22 millions d’euros avec une participation de 4 millions d’euros de l’État et un emprunt à la Banque des Territoires : « Le montage financier permet au Département de ne pas voir sa dette augmenter » a précisé Michel Pélieu. Un président très ému dans ce lieu où sa propre mère a étudié et à qui il a assuré un avenir précieux mais aussi un cadeau pour les générations futures.

L’envolée du temps, œuvre de Nathalie Charrié. ©HH-LVE
Les chiffres clés du chantier
2 ans et demi de travaux
1 500 m² de surface végétalisée
7 560 m² de surface plancher aménagée dont 1 720 m² des surfaces existantes réhabilitées
17,30 millions d’euros HT : coût du bâtiment
3,30 millions d’euros HT : études et mobilier
4 millions d’euros de subvention de l’État
7 900 heures d’insertion professionnelle réalisées au cours du chantier