Au détour d’une route serpentant dans les coteaux de la campagne lot-et-garonnaise, un chemin en castine attire l’attention. Au bout de cette allée à l’allure récente, un élégant bâtiment en bois est bordé par une piscine naturelle végétalisée et une terrasse qui donne aussitôt envie de faire une pause détente. Bruno Pereira et Louis Marquis-Sébie, les deux associés-gérants, nous accueillent avec le sourire. À 35 et 36 ans, ils sont très heureux de nous recevoir pour l’ouverture de leur site touristique après quatre ans de recherche et de travaux. « Lors de la crise sanitaire, Airbus a mis en place un plan de départ volontaire pour ceux qui voulaient monter leur entreprise avec un budget formation et une aide à la création d’entreprise », expliquent-ils. Ce moment charnière décide les deux jeunes ingénieurs aéronautiques à quitter Airbus et prendre leur envol en octobre 2020. L’un a ses parents à Lafitte-sur-Lot, l’autre au Portugal et leur amitié s’était nouée au sein de l’avionneur européen. « Nous partagions une envie conjointe d’entreprendre. À la base, nous étions intéressés par la construction de cabanes mais notre projet n’était pas formalisé. Finalement, nous avons décidé de créer un lieu », se souvient Bruno.
Deux ans de recherche
L’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille et les deux jeunes trentenaires vont l’éprouver pendant une longue, et fastidieuse étape de recherche qui va les mener aux quatre coins du grand Sud-Ouest. Ainsi, ils vont d’abord visiter un terrain familial sur le bassin d’Arcachon, pour se rendre compte immédiatement que les arbres sont trop petits pour accueillir des cabanes. Cependant, ils acquièrent une conviction, le potentiel est sur l’axe Bordeaux-Toulouse et ils font de sérieuses études de marché dans la région. Assez vite, ils en viennent à la conclusion que la périphérie bordelaise est déjà suffisamment dotée en hébergements insolites, notamment en Dordogne, ce qui est beaucoup moins le cas du territoire proche de Toulouse. Ils décident donc de privilégier un rayon de deux heures en voiture autour de la capitale de l’Occitanie. En 6 mois, ils visiteront plus de 40 sites au total, entre Lot et Ariège, Lot-et-Garonne et Gers. Le duo nous confie d’ailleurs un accompagnement institutionnel très précieux en Occitanie, qui explique aussi l’attractivité de cette région.

Une cabane perchée des Coteaux ©Julien Mivielle – La Vie Economique
Les Coteaux à Laparade
Hasard ou destin, c’est finalement à Laparade que le duo d’entrepreneurs va atterrir, soir à quelques kilomètres des parents de Louis à Lafitte-sur-Lot : « Nos compagnes sont encore à Toulouse et notre vie est partagée entre ici et là-bas. Avoir un point de chute avec mes parents à côté a été un gros avantage pendant les travaux », concède Louis. Entre 2022 et 2024, le duo va dépenser beaucoup d’énergie à finaliser la location des 30 hectares, trouver une banque financeuse, solliciter des subventions (voir encadré) et gérer les travaux. Le résultat vaut le détour avec des cabanes en bois à la finition soignée, la décoration élégante et un panorama époustouflant sur la vallée du Lot. Tout est réalisé avec des matériaux respectueux de l’environnement dans une démarche de tourisme responsable. Et cerise sur le toit-terrasse : un spa (chauffage à bois ou électrique) permet de profiter de la vue dans un bain de bulles.
L’avenir du projet
Pour l’instant, 5 cabanes sur les 9 présentes sont ouvertes à la commercialisation. Certaines finitions sont à terminer. De plus, ce démarrage fin septembre correspond à une mini-saison jusqu’à la fermeture début janvier. La réouverture au printemps 2025 lancera la première saison complète des Coteaux. L’espace de convivialité comporte un bar et la restauration pour l’événementiel est envisagée dans un second temps. En attendant, les deux ex-ingénieurs peuvent regarder au loin et contempler tout le chemin parcouru.

©Julien Mivielle – La Vie Economique
Les Coteaux en chiffres
2 millions d’euros d’investissement
150 000 euros de subvention (100 000 euros de la Région, 50 000 euros de l’Ademe)
30 hectares
9 cabanes sur les 21 emplacements possibles
5 cabanes de 20 mètres carrées (1 PMR) et 4 de 40 m2
200 à 340 euros la nuit
Un espace de convivialité de 100 m2