Couverture du journal du 02/04/2025 Le nouveau magazine

Les Machines déchaînent Toulouse

C’était LE spectacle de l’année à Toulouse. L’opéra urbain de la Compagnie de la Machine a réuni 1,2 million de personnes dans la Ville rose pendant trois jours. Un succès aussi populaire qu’économique.

Toulouse

© Compagnie de la Machine

Réunir plus de deux fois la population toulousaine en un week-end, dans les rues étroites du centre-ville, relève de l’exploit. C’est celui réalisé par les équipes de la Compagnie de la Machine et François Delorozière, son fondateur, lors du deuxième opéra urbain du 25 au 27 octobre dernier. « Quel spectacle grandiose ! » s’est exclamé le maire de la ville Jean-Luc Moudenc. « Les yeux du monde entier étaient tournés vers Toulouse ! » Avec 1,2 million de personnes, l’opus 2024 intitulé La Porte des Ténèbres a réuni 30 % de spectateurs supplémentaires que la première édition de 2018.

Succès à voir sur le long terme

« Ce fut une très bonne opération », confirme Ivo Danaf, président de l’union des métiers de l’hôtellerie et de la restauration (UMIH) en Haute-Garonne. « Mais la situation est contrastée », nuance Olivier Bouscatel, à la tête du Groupement national des indépendants (GNI). En effet, les restaurateurs de l’hypercentre, placés sur le parcours des Machines ont tourné un peu moins que d’habitude. « Quand on retire les terrasses sur la place du Capitole, qu’on ferme des parkings, ça devient plus difficile pour certains », explique Olivier Bouscatel. L’activité de livraison de nourriture a elle aussi fortement ralenti à cause des nombreuses rues barrées pour laisser de la place au spectacle. Côté hôtellerie, les taux de remplissage n’ont pas explosé des records. L’événement a surtout attiré des Toulousains et des touristes issus des départements voisins, qui ne sont pas forcément restés plusieurs jours dans la Ville rose.

Plus de 10 millions d’euros de retombées

Il n’empêche, la Mairie table sur un succès économique supérieur à celui de 2018. « À l’époque, les retombées avaient été chiffrées à 10 millions d’euros », rappelle Jean-Luc Moudenc. Pour un événement qui a coûté 4,7 millions d’euros à la ville, la rentabilité est intéressante. « Mais c’est à voir sur le long terme car c’est un événement qui fait parler de la ville en dehors de ses frontières », espère Olivier Bouscatel qui se félicite d’une très belle manifestation.

Six années se sont écoulées entre les deux opus de l’opéra urbain – notamment car la crise du Covid-19 est passée par là. Nombreux sont ceux qui espèrent ne pas attendre 2030 pour une troisième déambulation en centre-ville.