La Vie Economique : comment êtes-vous devenue directrice de l’ADRT 47 ?
Maryse Garcia Alvarez : « J’ai été directrice d’un office de tourisme puis directrice générale des services dans une commune près de Lille. Je souhaitais revenir dans le tourisme et j’avais plu- sieurs options. J’ai choisi le Lot-et- Garonne parce que moins connu que ses voisins plus touristiques tels que la Dordogne ou les Landes même si tout aussi riche touristiquement. Le potentiel y est important ne serait-ce que par sa position géographique entre Bordeaux et Toulouse. Et je suis tombée sous le charme de ce département en le découvrant. »
LVE : Quel est le rôle de l’ADRT 47 que vous dirigez ?
M. G. A. : « Depuis la loi NOTRE, de nombreux Comités Départementaux du Tourisme ont évolué vers des agences de développement et de réservation touristique avec une mission de promotion et d’accompagnement des professionnels du tourisme. Le tourisme peut paraître compliqué vu de l’extérieur car cette compétence est exercée par toutes les collectivités. L’ADRT a pour rôle de développer le tourisme au service de l’attractivité et de la performance des acteurs ».
LVE : Quelle est votre principale mission ?
M. G. A. : « Mon travail, c’est de développer la marque Lot-et-Garonne et sortir du lot au sein d’une région, la Nouvelle-Aquitaine, très touristique et avec une voisine, l’Occitanie. Notre objectif est de faire venir les touristes chez nous et de fédérer et accompagner nos professionnels car le tourisme évolue vite. »
LVE : La gastronomie par exemple ?
M. G. A. : « Manger oui, mais on mange bien partout en France, même dans le Nord ! Dans le Lot-et-Garonne, l’atout réside selon moi dans les produits du terroir mais de manière plus générale dans le slow tourisme, réussir à se déconnecter et revenir à ses valeurs. Faire du vélo, de la randonnée. À la croisée d’un nœud cyclotouristique avec 6 grands itinéraires dont le canal des 2 Mers à vélo, et d’une multitude de chemins de randonnée, nous misons davantage sur une structuration d’une offre de services afin de la promouvoir et la commercialiser. Avec un objectif : celui de construire des séjours bas carbone avec l’ensemble de nos partenaires, et en cohérence avec la feuille de route du Comité Régional du Tourisme de Nouvelle- Aquitaine. »
LVE : Quelles sont les locomotives touristiques du territoire ?
M. G. A. : « Les itinérances douces, le patrimoine architectural et culturel, la gastronomie, la nature préservée avec ses paysages dignes de la Toscane. »
LVE : Comment se porte le tourisme fluvial ?
M. G. A. : « L’activité liée au tourisme fluvial n’est pas homogène dans le département. Le potentiel y est important, c’est une activité que nous devons continuer de soutenir. »
LE TOURISME LOT-ET-GARONNAIS EN CHIFFRES :
– 350 millions d’euros de chiffre d’affaires
– 5 000 emplois
– 85 000 lits touristiques dont 32 000 lits marchands
– 19 salariées à l’ADRT 47 (dont une détachée à Center Parcs)
Source BVA 2019
LVE : Quels sont vos projets du moment ?
M. G. A. : « Nous œuvrons sur la création d’ un observatoire avec les offices de tourisme pour obtenir davantage de données chiffrées sur notre activité. Nous ne sommes pas un office de tourisme départemental mais une agence qui assure la promotion et le développement de la destination Lot-et-Garonne. Dis- poser des statistiques est essentiel pour les investisseurs et porteurs de projets. Nous travaillons également avec le Gers et le Tarn-et- Garonne sur un contrat de destination « Sud-Ouest » Cette collaboration n’est pas nouvelle étant donné que nous collaborons depuis plus de 20 ans au sujet de l’organisation des marchés flottants du Sud-Ouest sur les quais de Seine, chaque année à Paris. Aujourd’hui, notre souhait est d’aller au-delà de cet événement, pour promouvoir et vendre la destination à l’étranger. »
LVE : Que manque-t-il encore au tourisme lot-et-garonnais ?
M. G. A. : « J’arrive en gare d’Agen avec mon vélo, comment je fais ? La mobilité et la connexion avec les mobilités douces doivent être améliorée. L’ADRT est le bras armé du Conseil Départemental en matière de tourisme et notre feuille de route est claire. Valérie Tonin, notre présidente et conseillère départementale, est arrivée presque en même temps que moi. Nous formons un véritable binôme et nous avons une belle interaction. De plus, le Gouvernement souhaite promouvoir les itinéraires alterna- tifs. Nous avons une carte à jouer : à nous de saisir ce virage encourageant et motivant. » ■