Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Lourdes : le nouveau visage du commerce

La revitalisation de l’offre commerciale transforme le centre de la cité mariale où une cinquantaine de porteurs de projets a été accompagnée par la Ville.

Lourdes

Julien Lemaître, conseiller municipal délégué aux commerces, aux Halles & Marchés de la ville de Lourdes. ©LilianCazabet-Vie Economique

En ce début d’automne, le printemps est bien loin des rues lourdaises mais les fleurs n’en finissent pas de pousser. Celles-ci ne craindront aucune gelée et pour cause : elles sont déjà glacées. Signatures d’Amorino, ces cônes au design de roses connaissent un succès total et derrière le comptoir, la file d’attente n’en finit pas de s’agrandir. L’arrivée de l’enseigne internationale en juin dernier est un des exemples forts de la Mesure 66 du Plan Avenir Lourdes où plus de 50 porteurs de projets et commerçants ont été accompagnés. Un dispositif qui a facilité l’installation du gérant de la franchise au cœur de la rue de la Grotte et son ouverture change imperceptiblement le paysage : « C’est vrai que ça marche très bien, malgré un mois de juillet exécrable coté météo. Après des mois de travaux où il a fallu prendre en compte toutes les contraintes d’un bâtiment classé, ça fait du bien ! » 

L’offre de la zone touristique transformée 

Les glaces de Matthieu Courrèges et de son équipe de gelato artists ne sont pas les seules nouveautés que près de 3 millions de touristes ont pu constater cette année. Un peu plus loin, la Maison du Jambon de Pierre Sajous partage depuis 3 mois ses spécialités à base de porc noir tandis que rue Sainte Marie, ce sont les gaufres d’Hiplotin qui ont marqué l’été. Restauration rapide, ateliers-boutiques, boulangerie et enseignes haut-de-gamme : dans cette partie basse de la ville, développée autour du Sanctuaire, la transformation a bel et bien commencé.  

Dans cette partie basse de la ville, développée autour du Sanctuaire, la transformation a bel et bien commencé 

Les devantures hors du temps laissent la place à des façades rénovées et c’était bien un des buts de la mesure qui, en plus de diversifier l’offre, embellit la ville. Avec 785 114 euros HT de travaux engagés par les porteurs de projets, le bilan du Cotech PAL de juillet l’illustre sans appel.  

Une taxe contre la vacance 

Pour Julien Lemaître, élu délégué au commerce, aux Halles et au marché, la mutation est celle de l’avenir : « Lourdes est en train de se réinventer, qu’on le veuille ou non, elle change de modèle et si nous, nous ne faisons pas ce travail-là, on va dans le mur ». La démarche ne date pas du PAL, une première enveloppe de 100 000 euros du Fisac avait permis l’accompagnement de 17 premiers projets, « principalement des ouvertures » précise l’élu. Depuis, aucune liquidation n’a été enregistrée, bien d’autres ont été signés ou sont en cours : « La vacance est forcément en baisse, on va par ailleurs bientôt voter une taxe, trop de propriétaires préfèrent payer du foncier que louer ». 

Un service commerce à guichet unique 

En devenant une vraie pierre angulaire de ce secteur d’activité, la mise en place d’un service commerce à guichet unique a facilité toutes les démarches. D’abord pensé comme une cellule d’aide, il assure désormais un accompagnement administratif et des conseils aux commerçants : « Le soutien n’est pas que financier et nous essayons de les orienter sur des produits complémentaires à l’existant ». C’est ainsi que depuis deux années consécutives, l’équipe du service s’est rendue au Salon de la Franchise : « On présente Lourdes, on cible ce qui manque, au centre-ville par exemple, il n’y a pas de magasin de jouets et un d’équipement de sport serait bienvenu ». 

Répondre aux besoins de la vallée 

 Il y encore peu, la téléphonie et l’informatique auraient figuré dans cette liste mais l’installation de Bouygues Télécom a changé la donne : « C’est une petite agence qui a su se faire à ce milieu touristique qui nécessite un vrai service de proximité et primordiale pour les habitants de la vallée ». Le nerf de la guerre est bien là car, au-delà des Lourdais, ce sont également eux qui sont concernés par cette redynamisation de l’offre commerciale.  

Lourdes est une ville vieillissante, si on veut réussir à amener de la jeunesse, il faut des choses pour elle 

Un second OT et Burger King 

Le vœu pieu de la municipalité est également d’arriver à créer un mouvement fluide entre la zone haute du centre-ville et celle du bas, touristique. Les clous de balisage du Chemin de Bernadette invitent à cette déambulation mais la création d’un second Office du Tourisme rue de la Grotte devrait permettre de l’accentuer. La revitalisation se répercute en périphérie avec des projets d’envergure comme zone d’Anclades, l’installation de la distillerie de la Brasserie du Pays Toy et d’un centre de radiologie privé ou celle de Burger King qui devrait ouvrir en avril prochain : « C’est une vingtaine d’embauches. Lourdes est une ville vieillissante, si on veut réussir à amener de la jeunesse, il faut des choses pour elle ». Souvent qualifiée de belle endormie, Lourdes se réveille indéniablement par son commerce. 

La Mesure 66 en chiffres 

La Mesure 66 du Plan Avenir Lourdes est une enveloppe de 640 000 € en dépenses prévisionnelles globales financées par : 

L’Etat à hauteur de 192 000 euros 

La Région et la CATLP à hauteur de 192 000 euros chacun mais instruction en fonction des dossiers 

La Ville de Lourdes à hauteur de 64 000 euros 

Les porteurs de projets bénéficient d’une aide Ville-Etat allant de 400 à 7 500 euros, cumulable avec celles de la CATLP et de la Région.