Couverture du journal du 17/09/2024 Le nouveau magazine

Maison Parsat : le boom du BIB !

À Eymet, au cœur des vignes du Bergeracois, la Maison Parsat, spécialisée dans la vente de vins en bag-in-box et poches autoportantes, a créé avec des vignerons une marque solidaire.

Maison Parsat

Jean-Marc PARSAT, cogérant de la Maison Parsat © Loïc Mazalrey - La Vie Économique

Avec plus de 200 références, répartie en 1/3 d’AOC ; 1/3 de vins de pays et 1/3 de vins de France et d’Espagne, la Maison Parsat voit passer dans ses locaux d’Eymet, dans le Bergeracois, à la frontière avec le Lot-et-Garonne, plus de 230 000 hectolitres de vins par an. Et l’entreprise familiale n’est jamais à court d’idées pour sortir de nouveaux bag-in-box (BIB). Au printemps, l’IGP Côte de Gascogne moelleux Gros Manseng a fait son arrivée parmi les vins de la marque Maison Parsat.

« Le bergerac représente 15 % de notre volume », glisse Jean-Marc Parsat, cogérant de la PME avec son frère, Pierre. Et le marché du BIB représente 40 % du vin vendu en France, le reste est vendu en bouteille. En 2022, la Maison Parsat a enregistré 27 millions d’euros de chiffre d’affaires. Avec une croissance positive, le marché du BIB est porteur. « Cela répond à une demande du consommateur, note Jean-Marc Parsat. C’est plus pratique, plus écologique et plus économique. En moyenne, le vin est 15 à 20 % moins cher en BIB. C’est un segment porteur, et avec la crise, les gens viennent plus vers nous. »

Un vin solidaire créé

Implantée sur son territoire, l’entreprise a aussi échangé avec les viticulteurs lors des manifestations des agriculteurs en colère, en février. Et un projet inédit a germé. Celui de « Résurrection », un vin en BIB créé d’un partenariat entre la Maison Parsat, des vignerons (menés par Fabrice Camus des Avinturiers) et le président du Leclerc Bergerac. Ensemble, ils ont créé une marque solidaire, sur le modèle de « C’est qui le patron ?! ». Des professionnels, avec du surplus de vin rouge, ont fourni l’alcool au négociant, qui l’a ensuite distribué en BIB, avec une rétribution juste pour les viticulteurs. Le premier BIB de trois litres en vin rouge est sorti le 29 mars, à 5 000 exemplaires avec un prix de vente à 10 euros les 3 litres. De quoi permettre une vraie rémunération pour les viticulteurs : le tonneau sera acheté 1 000 euros, alors qu’il est actuellement vendu entre 650 et 750 euros et à perte. Fort de son succès, Résurrection est aussi sorti en blanc et en rosé, plus vendeur en cette saison, le 29 juillet, et la distribution s’est étendue dans le Bergeracois, à tous les Leclerc et quelques enseignes Intermarché.

« Le bag-in-box est un segment porteur, et avec la crise, les gens viennent plus vers nous. »

Du tonnelet au BIB

Si le négoce est la spécialité de la famille depuis au moins quatre générations, le conditionnement en grand format date de l’année 1979, lorsque la mère de Jean-Marc et Pierre Parsat a l’idée de stocker le vin dans des tonnelets de 5 litres. Un succès. « C’était plus pratique », résume modestement la Périgourdine. À l’intérieur, la Maison Parsat met du vin de table, du vin rouge à « petits degrés » qui ne peut pas être mis en appellation. L’un de leur premier client est leur voisin : la coopérative des vignerons de Sigoulès (lire LVE n° 2608). En 1981, Jean-Louis Parsat et son épouse sont parmi les premiers en France et en Europe à se lancer dans le bag-in-box. Pour se fournir en poche, ils sont aidés par Rhône-Poulenc, groupe pharmaceutique français. Les premiers BIB de la famille sont… des poches de sang !

80 % de la production est vendue dans la grande distribution et 20 % pour des professionnels

Un BIB entièrement recyclable

Depuis, la R&D est au cœur des missions de la Maison Parsat pour tenter d’optimiser le temps de conservation du vin avant et après ouverture. Autre axe de recherche : le recyclage du produit. « Depuis avril, le bag-in-box en 3 l est totalement recyclable », annonce le codirigeant. Après les poignées plastiques qui ont disparu il y a quatre ans, le fabriquant s’est attaqué aux robinets qui permettent de servir le vin. Il est désormais entièrement écologique et pourra être trié. Les autres contenants seront rapidement concernés.

La PME, qui emploie 35 personnes, s’est ainsi glissée dans le top 5 des entreprises françaises dans le commerce du bag-in-box. 80 % de la production est vendue dans la grande distribution et 20 % pour des professionnels : cafés, bar, hôtels, restaurants, grossistes… Les BIB sont d’ailleurs soit signés du nom de la Maison Parsat ou sous celui des marques distributeur. Les poches sont achetées à une entreprise française, tout comme les cartons, dont le design est fait en interne. L’autre activité de l’entreprise, c’est évidemment l’achat de vin pour remplir les BIB, auprès de coopératives, de négoces, de viticulteurs ou même de courtiers.

Maison Parsat

© Loïc Mazalrey – La Vie Économique

Une histoire qui remonte au XIXe siècle

Les racines de la Maison Parsat remontent aux années 1880. Un instituteur tombe amoureux d’une viticultrice, et se passionne pour le vin. Depuis, dans la famille, la vigne occupe chaque génération. L’entreprise, dont les premiers documents officiels remontent à 1921, s’est depuis spécialisée dans le bag-in-box, et les Parsat sont des négociants en vin.