Normal, Kraft, Amorino, les Carrefour City, Café Columbus, Derichebourg, Ceva Logistics, Irrijardin ou encore Comme j’aime… En quelques années, ces enseignes sont venues booster le centre-ville de Tarbes mais aussi son agglomération. Derrière chacune de ces ouvertures ou agrandissements, on retrouve un acteur devenu central dans l’immobilier d’entreprise, que ce soit la vente, l’achat, la location ou l’investissement : Monlocalpro.
À sa tête, Thibault et Sabrina Tichané, unis à la ville et associés dans la gestion de cette société qui participe pleinement au dynamisme économique en dénichant les bâtiments qui accueilleront les commerces de demain. Discrètement installés au cœur du quartier de l’Arsenal qu’ils ont grandement contribué à développer, ils abordent cette nouvelle année sereinement. Pour eux les dossiers se montent de 10 à 14 mois en moyenne avant de se concrétiser et 2025 sera ponctuée de nombreuses ouvertures… tenues secrètes, confidentialité et concurrence obligent.
Une expérience et un réseau bétons
Lancée fin 2018, Monlocalpro a connu un essor remarquable. Il faut dire que ses deux fondateurs n’étaient ni des inconnus ni des novices. Lui gérait l’immobilier d’entreprise dans trois départements chez Square Habitat où elle officiait également mais en tant que directrice de région des Hautes-Pyrénées : « On a fait le choix de monter une petite structure, à taille humaine. On travaille avec des chefs d’entreprise, d’égal à égal, on connaît leur problématique et on a les mêmes », explique Thibault Tichané.
Une proximité qui repose en plus sur un réseau en béton de comptables, notaires, architectes, artisans, mairies et agglomérations. Ces agents très spéciaux côtoient deux typologies de clients, d’un côté les propriétaires de bâtiments ou porteurs d’un projet immobilier et de l’autre les acquéreurs ou locataires composés de chefs d’entreprise et d’enseignes qui ont des projets d’installation sur les secteurs où Monlocalpro intervient : « Ils nous contactent pour les accompagner et leur trouver des locaux adaptés ».
Participer à la vie du centre-ville
Ce leadership du secteur permet aujourd’hui à Monlocalpro d’être sélectif sur les projets qu’il accompagne, de se concentrer principalement sur les moyennes et grosses entreprises et des emplacements intéressants… même s’il fait quelques entorses quand il s’agit des petits locaux du cœur de ville, pourtant moins rentables. Malgré les apparences, le centre et ses commerces aux surfaces moindres ne représentent que 10 % de son activité : « On le fait plus parce qu’on est Tarbais et que ça a du sens pour la ville. Si elle ne vit pas, nous non plus », souligne Sabrina Tichané.
Le développement du territoire est certainement un des sujets qui tient le plus au cœur des deux dirigeants dont la zone d’activité est concentrée à 80 % à Tarbes et son agglomération. Monlocalpro intervient également à Pau et à Dax sur le même principe de vente, gestion et location. Si la ville béarnaise affiche un dynamisme qui lui est propre, motivé par des grosses boîtes comme Total, les communes pyrénéenne et landaise sont « assez similaires économiquement », selon Thibault Tichané.

© Lilian Cazabet – La Vie Economique
Des « chouettes » projets en 2025
Confrontées au même risque de désertification qu’on retrouve dans tous les centres des villes similaires, Tarbes et Dax n’échappent pas aux difficultés : « C’est un contexte national qui a des répercussions partout. C’est moins facile pour nous de travailler en cœur de ville qu’en périphérie », constate Thibault Tichané. C’est aussi pour cette raison qu’on retrouve parmi les clients de Monlocalpro des noms comme la Banque de France, GEFCO, l’Adapei et même un autre spécialiste de l’immobilier, Foncia. Les profanes s’en étonneront mais quand il s’agit d’habitat et d’entreprises, les deux secteurs d’activité sont si éloignés au niveau législatif que Sabrina Tichané les qualifie de « métiers différents ».
Loin de la morosité, Monlocalpro, qui a finalement dix mois d’avance sur l’économie locale, se montre confiant. À l’image des 5 000 m² de locaux qui sont en train d’être livrés à l’Arsenal avec cabinet comptable et Gîtes de France, entre autres, l’année s’annonce dynamique : « Économiquement, à Tarbes, il y a des projets et des chouettes ». Et si on demande à Thibault Tichané celui qu’il aimerait mener, sa réponse est fidèle à son engagement : « Chaque projet est différent, tout nous intéresse dès lors que ça fait évoluer le territoire. Ce qui ne nous intéresse pas c’est l’immobilisme, on se bat contre ça et le plus grand danger pour une entreprise, à mon sens, c’est de s’arrêter et d’attendre ».