Philippe Aghion était visiblement attendu par le public des Idées Mènent le Monde. La jauge de l’Auditorium Alfred de Vigny du Palais Beaumont était pleine, ce 29 novembre à midi, et les spectateurs particulièrement réceptifs aux propos de l’économiste français dont la conférence avait pour thème : « Notre économie peut-elle survivre et renaître ? ».
La tête d’affiche de cette édition est d’abord revenue sur la destruction créatrice, au cœur de ses travaux menés avec Peter Howitt et qui leur a valu le prix Nobel d’Économie décerné en octobre dernier. Ce concept, inventé par Schumpeter, s’oppose au « modèle de croissance dominant » ainsi résumé par l’économiste : « Quand j’étais étudiant, on nous enseignait que l’accumulation de capital était la force motrice de croissance. Mais celle-ci ne permet pas la croissance à long terme. » Philippe Aghion, lui, défend d’abord les innovations comme cumulatives : « chaque innovateur bâtit sur les innovations qui l’ont précédé ». La deuxième idée, « c’est que les entrepreneurs investissent dans l’innovation pour faire des rentes d’innovation ». Enfin, troisième point, et « c’est la destruction créatrice », les nouvelles innovations remplacent les anciennes technologies.
L’IA, un outil pour la productivité
Qui dit innovation dit notamment, et surtout, intelligence artificielle : l’économiste, président de la Commission de l’Intellig…