Couverture du journal du 17/09/2024 Le nouveau magazine

Pictarine s’affirme

Depuis son siège de Labège, Pictarine réalise 100 % de son business aux États-Unis. L’entreprise qui a développé des applis d’impression photos pour les enseignes américaines dont elle est partenaire veut désormais communiquer en son nom, Outre-Atlantique mais aussi en France.

Pictarine

Maxime RAFALIMANANA, dirigeant et cofondateur de Pictarine © Adrien Nowak - La Vie Economique

Elle cartonne aux États-Unis et est pourtant quasiment inconnue en France. Pictarine a enregistré en 2023 un chiffre d’affaires de 15 millions de dollars, réalisés à 100 % Outre-Atlantique… depuis son siège de Labège ! La PME fondée en 2010 par Maxime Rafalimanana et Guillaume Martin a développé des applications qui permettent aux Américains de modifier et personnaliser leurs photos depuis leur smartphone ou PC en quelques clics et d’aller récupérer les impressions une heure plus tard dans les 23 000 magasins Walgreens, Walmart et CVS dont elle est partenaire. « En 2023, les Américains ont dépensé 50 millions de dollars chez nos magasins partenaires via nos applications », précise Maxime Rafalimanana. Les Américains apprécient tout particulièrement la possibilité de personnaliser leurs photos avec des personnages des sagas Batman, Harry Potter ou encore Friends, Pictarine ayant des accords de licences avec les studios Warner Bros.

Des débuts chaotiques

Créée en 2010 à Paris, la société Pictarine proposait initialement un logiciel permettant de consulter sur une seule interface les photos publiées sur différents réseaux sociaux. Les deux fondateurs rejoignent fin 2011 un incubateur à Chicago, où ils déclinent leur solution PC en une appli mobile qui séduit peu à peu près de 50 000 utilisateurs. Insuffisant toutefois pour lever les fonds dont ils ont besoin. Alors qu’ils hésitent à jeter l’éponge, Maxime Rafalimanana et Guillaume Martin sont contactés par le réseau de magasins américain Wallgreens qui leur demande une appli d’impression photos. « Au début, on s’est dit que l’impression photo, c’était has been, alors on a refusé ! », rit aujourd’hui Maxime Rafalimanana. Les entrepreneurs changent finalement d’avis. Ils sortent l’appli pour Wallgreens en 2013. C’est le début du succès. Souhaitant rentrer en France et séduit par l’écosystème toulousain, ils déménagent la société à Labège quelques mois plus tard.

« En 2023, les Américains ont dépensé 50 millions de dollars chez nos magasins partenaires via nos applications »

Une appli Picta

Aujourd’hui, le modèle économique de Pictarine repose sur une commission récupérée par la société haut-garonnaise auprès des magasins partenaires. « Nous avons créé trois applications, une au nom de chacune de nos enseignes partenaires », explique le cofondateur. Pictarine souhaite désormais inverser le système. « Nous avons décidé de communiquer en notre nom ». Pictarine vient ainsi de lancer sa propre application, sous sa propre marque : Picta. Cette dernière doit permettre aux utilisateurs de choisir en fonction de leur situation géographique, le point de retrait le plus proche quelle que soit l’enseigne.

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© Pictarine

S’implanter au Mexique et en France

Avec sa nouvelle appli, Pictarine veut attaquer de nouveaux marchés. « Nous visons le Canada, le Mexique… et la France ». Car malgré son succès aux États-Unis, Pictarine n’a pour l’heure pas encore réussi à s’implanter dans l’Hexagone. « Lorsque nous sommes revenus des États-Unis en 2014, Guillaume s’est rapproché de différentes enseignes telles que la Fnac ou Carrefour, mais sans succès. Certains acteurs étaient déjà sur le créneau et les retailers n’avaient pas envie de changer les choses. » Aujourd’hui, Pictarine veut faire valoir la qualité de son offre pour s’implanter en France. Car la possibilité de personnaliser et commander directement ses photos « depuis son canapé » présente de nombreux avantages par rapport aux imprimantes disponibles dans les grands magasins qui nécessitent de brancher son téléphone puis sélectionner les photos à imprimer. « Notre offre garantissant de récupérer les photos en une heure est également une vraie proposition de valeur », souligne le dirigeant.

Pictarine vient de lancer sa propre application, sous sa propre marque : Picta.

Premiers partenaires à Labège

« Nous allons déployer nos premières machines prototypes chez des partenaires locaux dans les prochaines semaines ». Ainsi, la boutique Steam & Tech implantée à Labège disposera de la première imprimante Pictarine fin septembre. « Nous espérons équiper deux à trois magasins supplémentaires d’ici la fin de l’année 2024, avant de déployer notre offre plus largement en 2025 », précise le dirigeant. Pour continuer à se déployer aux États-Unis et s’implanter dans de nouveaux pays, Pictarine muscle ses effectifs. « Nous sommes passés de 30 collaborateurs à 60 en deux ans et devrions atteindre les 85 salariés courant 2025 », annonce le dirigeant. Parmi les profils recherchés : des développeurs ou encore des experts du marketing et des partenariats.