Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

ADSI : Plus de sons, plus d’images

David Martinet et son épouse Marie-Eugénie ont repris l’Atelier du son et de l’image (Adsi), à Château-l'Évêque, en 2021. Avec succès !

David Martinet PDG d’Ads image

David Martinet PDG d’Adsi © Loïc Mazalrey

Que de chemin parcouru pour David Martinet, le nouveau patron de l’Atelier du son et de l’image (Adsi) installé à Château-l’Évêque, dans l’agglomération de Périgueux. Salarié de l’entreprise pendant 23 ans, ce touche-à-tout doué pour les affaires en a pris la direction avec son épouse Marie-Eugénie après le départ à la retraite de son fondateur, Freddy Beneyrol, fin 2020.

CONSOLIDER L’ACTIVITÉ

Le début de l ’année 2021 n’incitant guère à la prise de risque (le pays était alors en proie à la crise sanitaire), les nouveaux dirigeants d’Adsi ont d’abord cherché à consolider l’activité historique de l’entreprise : la muséographie. Par le son, l’image, voire les deux, l’entreprise concourt directement à la mise en valeur des musées (Museum de Bordeaux, cimetière australien Sir John Monash Center à Villers-Bretonneux / Fouilloy) et des sites touristiques de plein air ou souterrains.

« Rien n’est plus intéressant que de parvenir à créer un dispositif propre à chaque site comme on ferait de la dentelle »

La grotte de Maxange mise en lumière par Adsi
© Loïc Mazalrey

En Dordogne, où sa réputation n’est plus à faire, elle a mis son expertise au service des grottes les plus remarquables, du gouffre de Proumeyssac à Audrix à la grotte de Villars en passant par Lascaux IV à Montignac. Sans oublier les grottes de Maxange au Buisson-de-Cadouin. Pour fêter les 20 ans de leur ouverture au public, ses propriétaires, Caballero père et fils, ont donné carte blanche à David Martinet pour sublimer la beauté naturelle de ses trésors géologiques. Déploiement d’un éclairage à base de leds, projections de lumière UV sur les concrétions, simulacre d’une explosion à la dynamite, diffusion d’effets sonores dans les galeries… Les équipes d’Adsi ont mobilisé les dernières technologies en vogue pour donner à voir et à entendre ce que personne n’a jamais vu ni entendu. « Les propriétaires de grottes ont parfois tendance à vouloir la même chose que le voisin, or, nous sommes là pour leur proposer tout l’inverse », explique David Martinet. « Rien n’est plus intéressant que de parvenir à créer un dispositif propre à chaque site comme on ferait de la dentelle. »

DÉCISION RISQUÉE

Sûrs de leur savoir-faire, les époux Martinet auraient pu attendre sagement que leur business monte en puissance avec la fin des restrictions liées à l’épidémie de Covid-19. Mais c’était sans compter sur les surprises que réserve le plus souvent la vie des entreprises.

Maxange © Loïc Mazalrey

À peine le couple était-il installé aux commandes de l’entreprise qu’il a été amené à prendre une décision osée sinon risquée : racheter le Pôle scénique, autrement dit le parc de matériel dédié à l’équipement scénique du parc des expositions à Marsac-sur-l’Isle, lui-même vendu à la découpe par la CCI de la Dordogne. « Cette acquisition n’était absolument pas prévue mais le simple fait d’apprendre que cela allait sans doute être vendu sous forme de lots au plus offrant nous a convaincus de nous positionner pour le racheter », jure David Martinet. « On ne pouvait pas laisser filer la seule ressource technique et logistique dont on disposait jusqu’alors en Dordogne sans bouger le petit doigt. »

1,3 MILLION D’EUROS INVESTIS

Les époux Martinet ont dépensé 700 000 euros pour acquérir le parc de matériel et près d’autant pour le remettre en état ou en assurer la maintenance. Un investissement lourd, mais payant. Scène de 6 000 m2, gradins, fauteuils, barrières, éclairages, console de sonorisation… le trésor de guerre du Pôle scénique est sans limites ou presque. « L’ensemble est stocké sur 1 200 m2 dans un hangar du parc des expos », indique David Martinet. « Au début, il y avait tellement de choses que c’en était presque effrayant : à chaque fois que nous les passions en revue, nous découvrons de nouvelles pépites. »

« On ne pouvait pas laisser filer la seule ressource technique et logistique dont on disposait jusqu’alors en Dordogne sans bouger le petit doigt »

Une aubaine pour Adsi, qui, parallèlement à la muséographie, a toujours exercé activité d’équipementier événementiel à destination des professionnels et des particuliers. « L’entreprise assurait déjà des prestations pour Macadam Jazz à Périgueux ou Jazz and blues à Chancelade », rappelle David Martinet, le premier à reconnaître que l’échelle des événements n’est plus tout à fait la même. Musiques au chœur à Montignac, festival de l ’abbaye à Saintes, festival de musique sacrée de Rocamadour… Le parc du Pôle scénique prend désormais l’air régulièrement dans la région.

© Loïc Mazalrey

CONSERVER DU PERSONNEL QUALIFIÉ

« On est sollicité pour des manifestations estivales, mais aussi pendant l’année », fait savoir David Martinet. « Dernièrement, nous avons assuré la sonorisation du gala de l’école de management hôtelier de Savignac ou encore le gala de boxe Jacky Bellon organisé par le Périgord box club à la salle de la Filature, à Périgueux. » Autant d’occasions mises à profit pour faire travailler les huit salariés en CDI du l’entreprise et au-delà, les professionnels du son et de la lumière installés en Dordogne qui disposent de vraies compétences en la matière. « C’est aussi pour cela qu’on a racheté le Pôle scénique, pour conserver chez nous des gens qualifiés qui sont susceptibles de partir travailler ail- leurs qu’en Dordogne, dans les villes où se concentrent les grands événements », fait remarquer le chef d’entreprise.

DES VÉLOS-GÉNÉRATEURS D’ÉNERGIE RENOUVELABLE

L’Atelier du son et de l’image aime multiplier les défis. Preuve en est sa détermination à développer la commercialisation des vélos-générateurs d’énergie renouvelable dont le site du gouffre de Proumeyssac à Audrix a été le premier à s’équiper il y a un peu plus de dix ans (l’électricité produite est utilisée pour alimenter l’éclairage à base de leds déployé dans la cavité). Récemment, l’entreprise s’est associée à une application baptisée « Bootcamp » pour rendre possible sa diffusion à grande échelle. « Les vélos seront fabriqués à Château-l’Évêque, en collaboration avec notre plus proche voisin, TDI Laser », précise David Martinet, le repreneur d’Adsi.