La Vie Economique : Comment se porte la filière noix française ?
Fabien Joffre : « Nous sortons d’une crise économique d’envergure avec de prix très bas dus aux à des volumes de récolte exceptionnels. En 2022, la production de noix avait atteint 56 000 tonnes contre 23 000 tonnes en 2021, c’est plus du double. »
LVE : Cette production a-t-elle retrouvé un niveau plus raisonnable en 2023 ?
F. J. : « En 2023, la production de noix a chuté à 23 000 tonnes en France. Nous avons dû faire face à la prolifération d’un champignon favorisée par la forte humidité que nous avons connue au printemps. Nous ne disposons en France que de 50 % des 450 molécules autorisées partout ailleurs pour traiter nos arbres. Cela nous oblige à traiter davantage pour essayer d’être aussi efficace. Deux à trois fois en moyenne contre une seule fois auparavant pour des résultats qui sont parfois discutables. »
« La Dordogne est le plus gros producteur de noix (60 %) »
LVE : L’Appellation d’origine protégée (AOP) Noix du Périgord s’en sort-elle mieux que les autres ?
F. J. : « Même si elle est plus qualitative, elle est confrontée, comme les autres, aux aléas du marché. Si l’AOP porte en théorie sur cinq départements, dans les faits, seuls 50 % de ces territoires peuvent prétendre à l’AOP en raison du cahier de charges qui s’y rapporte. Pour bénéficier de l’AOP, il faut cultiver des variétés locales ou françaises (corne, grandjean, marbot, franquette) et justifier d’une d’un certain nombre d’arbres plantés à l’hectare. »

© Loïc Mazalrey – La Vie Economique
LVE : Sur les cinq départements que vous évoquez, quels sont ceux qui produisent le plus de noix ?
F. J. : « La Dordogne est le plus gros producteur de noix (60 %), suivie du Lot (25 % ), de la Corrèze (15 %), de la Charente et de la Gironde. »
« La noix du Périgord a trouvé une ambassadrice de choix en la personne de Sophie Marceau »