La Vie Economique du Sud-Ouest : Le Rose festival a accueilli 110 000 festivaliers en 2024. Combien de personnes attendez-vous cette année ?
Julien Chollet : En 2024, nous avions rajouté un quatrième soir consacré à la présence exceptionnelle de Francis Cabrel. Cette année, nous repassons sur un dispositif traditionnel avec trois jours de concerts, mais une jauge élargie. Nous allons pouvoir accueillir non plus 30 000 personnes mais 36 000 personnes chaque jour, soit un total de près de 110 000 personnes, comme l’année dernière. Les pass trois jours sont déjà tous vendus. Nous sommes complets pour le vendredi et le samedi. Il ne reste plus que quelques places pour le dimanche.
LVE : Comment avez-vous pu élargir la jauge ?
J. C. : Nous ouvrons un espace supplémentaire de 12 000 m2 dans les halls 1 et 2, et la mezzanine du Meett, ce qui nous permet de libérer de l’espace à l’extérieur – l’ancienne « place Saint-Pierre » où se trouvaient l’année dernière les buvettes et la scène dédiée aux nouveaux talents. Grâce à cette nouvelle organisation, nous pouvons accueillir plus de monde face aux deux scènes extérieures.
Nous ouvrons un espace supplémentaire de 12 000 m2
LVE : Qu’est-il prévu dans les nouveaux espaces, à l’intérieur du Meett ?
J. C. : Nous avons déplacé la scène Visionnaire, consacrée aux talents émergents, sur la mezzanine. Dans les halls 1 et 2, il y aura un food court avec 1 000 places assises pour se restaurer. Un espace sera par ailleurs consacré aux projets de l’association Rose, qui vise notamment à faire de la médiation culturelle. Nous avons invité 350 jeunes chaque jour afin de leur présenter les métiers du spectacle. Nous mettons en place un espace « Talk » dans lequel seront organisées des conférences sur des thèmes tels que les réseaux sociaux et la musique, la diversité dans la culture, l’IA et les droits d’auteur, ou encore le sport et la culture, avec l’intervention de Vincent Clerc.

© Odieux Boby
LVE : Est-ce que vous renouvelez le dispositif Action Emploi avec France Travail et vos entreprises partenaires ?
J. C. : Nous le renouvelons et lui donnons même une nouvelle dimension ! L’objectif de cette initiative est de présenter les métiers qui recrutent aux jeunes qui se rendent sur le festival. Cette année, un jeu de piste géant est organisé, notamment avec France Travail, l’UIMM, la fédération du bâtiment ou encore Actual. Les jeunes devront se rendre sur les stands des entreprises partenaires pour trouver les réponses aux questions et découvrir les secteurs qui recrutent. À la clé, des lots à gagner tels que des pass 3 jours pour l’édition 2026 du festival, le droit de monter sur scène ou encore un permis de conduire !
Le budget du festival est de près de 7 millions d’euros, soit quasiment le double de l’édition 2023
LVE : Quel est le budget du Rose Festival ? Est-il un festival rentable ?
J. C. : Le budget du festival est de près de 7 millions d’euros, soit quasiment le double de l’édition 2023. La hausse des coûts s’explique par l’amélioration de l’événement, avec cette année notamment de nouveaux espaces loués au Meett, mais aussi et surtout par l’explosion des cachets des artistes. Nous allons être complets et serons à l’équilibre. 70 % des recettes proviennent de la billetterie, 10 à 15 % des partenariats entreprises – avec une centaine de partenaires, dont la majeure partie d’acteurs locaux –, le reste de l’alimentation et du merchandising.
Selon une étude du CNM, 70 % des festivals remplis à plus de 90 % perdent de l’argent en France. Il y a un vrai problème sur lequel il faut se pencher. Pour notre part, nous n’avons que très peu de subventions : 50 000 euros de la Région. Il va nous falloir travailler encore avec Toulouse Métropole et le Meett pour voir comment optimiser les coûts afin de pérenniser l’événement.