L’entrepreneur n’a eu de cesse de faire rayonner l’excellence française à travers cette marque, à laquelle il a redonné son prestige en France et dans le monde. Ce touche-à-tout visionnaire et atypique, né à Montreuil d’un père ouvrier chez Renault et d’une mère commerçante, avait quitté l’école à 15 ans, travaillé comme électromécanicien avant d’être ingénieur du son à TF1. Passionné de sport, pratiquant la course de fond à haut niveau, il s’est vu confier par le propriétaire de Reebok la distribution des produits pour le territoire français : il deviendra PDG de Reebok France en 1994, et vice-président de Reebok International, au regard de sa vision et de ses performances commerciales. En 1999, le brillant autodidacte reprend Repetto, alors en grave difficulté, lui insuffle son énergie pour ramener la marque au premier plan du luxe : l’entreprise performe à l’international, avec des collaborations nouées avec Issey Miyake en 2000 ou encore Karl Lagerfeld en 2009, et une ligne complémentaire de maroquinerie et d’active wear.
Pour les 60 ans de Repetto, en 2007, Jean-Marc Gaucher avait créé la fondation Danse pour la vie pour soutenir des écoles de danse, inclusion d’enfants en détresse par l’expression artistique (Haïti, Brésil, Ukraine, Irak). Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2013, Repetto continue de fabriquer à Saint-Médard d’Excideuil avec son inégalée méthode du cousu-retourné. Le propriétaire avait inauguré en 2012 son école de formation pour l’y enseigner en Dordogne (plus de 600 apprentis aux différents métiers du cuir).
Sa fille, Charlotte Gaucher-Holmann, le secondait depuis des années et Laurence Lévy avait rejoint le président en qualité de CEO (LVE n° 2529). La nouvelle gouvernance qu’il avait installée l’été dernier évolue en raison de sa disparition : sa fille Charlotte reprend la présidence de la marque.