Ils sont jeunes et plein d’espoirs. Autour de la table, se succèdent différents ingénieurs sortis des écoles toulousaines de l’aéronautique il y a quelques années à peine. Aujourd’hui, ils travaillent chez Airbus, Daher, ATR, Ascendance Flight Technologies, Latécoère… Ils représentent l’avenir de l’aviation et sont tous liés par une même fibre : la décarbonation. « Quand j’ai commencé à travailler, mon objectif était d’allier ma carrière avec mes valeurs, et notamment celle de lutter contre le réchauffement climatique », explique Aurélie Bornot du CNES.
Attrait pour le recrutement
À en croire Jean-Renaud Alaime, le DRH de Satys, la carte décarbonation serait même un atout pour recruter de nouveaux profils. « Aujourd’hui, cela fait partie des attentes des nouvelles générations. On fait passer ce message en priorité pour recruter des talents. » Mais il ne suffit plus de simplement montrer sa bonne volonté en matière de décarbonation, il faut également agir concrètement. Ainsi, nombreux sont les ingénieurs à mentionner l’écoconception comme étant un axe de travail fondamental. « L’idée c’est de réduire l’impact environnemental d’une pièce tout au long du cycle de l’avion. De l’obtention de la matière première à la fin de vie en passant par la fabrication, le transport et l’utilisation », résume Samir Rahmouni qui travaille chez ATR.
ADN de l’aéronautique
Qu’ils travaillent chez des géants du secteur ou des start-up avec plus d’agilité, tous les jeunes présents autour de la table du salon Siane se posent les mêmes questions : comment continuer à voler sans dégrader encore plus l’environnement. « On doit innover. C’est dans l’ADN de l’aéronautique. Le secteur a toujours dû répondre à tous les défis. Aujourd’hui, c’est un challenge immense que celui du réchauffement climatique. On est pointés du doigt car on est un secteur qui consomme beaucoup de CO2 mais on doit donner de l’avenir au sujet de la décarbonation », prône Paul Issanchou de Latécoère.
Chacun travaille sur un projet différent au sein de son entreprise pour apporter sa pierre à l’édifice. Et la jeune génération sert parfois de vigie. « On doit garder en ligne de mire la production décarbonée, car il arrive que parfois on s’en éloigne pour certaines raisons. À nous d’être vigilant », conclut Laure Coustillas, ingénieure chez Liebherr.