Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

Sus aux biodéchets

Au 1er janvier 2024, le tri à la source des biodéchets deviendra obligatoire. Si les collectivités locales sont les premières concernées, les entreprises vont également devoir s’y mettre. Des solutions existent comme l’a démontré le salon EnviroPro au MEETT de Toulouse.

Biodéchets

© Maxime Fayolle

« Surtout, ne dites pas qu’au 1er janvier le compostage devient obligatoire ! C’est un mauvais raccourci » clame Nicolas Senié, le gérant de BioclimaKit. Sur son stand du salon EnviroPro de Toulouse, le chef d’entreprise fait autant de prospection que de pédagogie sur la prochaine loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) qui entre en vigueur aux premières heures de 2024. « On entend souvent dire que la loi s’applique aux particuliers, en réalité c’est faux » abonde Manuel Leick-Jonard, du Réseau Compost Citoyen Occitanie. « Ce sont les collectivités et les entreprises qui auront pour obligation de proposer des solutions pour composter vos biodéchets. »

L’Occitanie en retard

En Occitanie, le réseau citoyen avoue qu’il y aura du retard. Une expérimentation va débuter à Blagnac avec la mise à disposition de points d’apport volontaire pour les habitants d’un quartier. « Mais l’idéal reste d’utiliser la matière organique sur place » explique Nicolas Senié. Avec BioclimaKit, il a développé des petits bacs de compostage qui conviennent au modèle d’une famille de 3 personnes, à installer sur son balcon. « On met ses déchets d’un côté, et de l’autre on plante des fleurs ou des légumes. Le compost va nourrir les plantes qui vont nous nourrir » Un cercle vertueux et un circuit ultra-court. Coût de l’opération : 300€ pour ce bac en kit.

Les PME et TPE pas préparées

Si les collectivités sont à la traîne, les entreprises sont, elles aussi, loin du compte. Certains professionnels du tourisme ont bien été sensibilisés, mais ce n’est pas le cas de la plupart des TPE et PME. « Certaines n’auront pas le budget pour cela. Il faut les accompagner pour mettre en place un diagnostic et proposer des solutions adéquates » plaide Manuel Leick-Jonard.

Même si, pour l’instant, aucune sanction n’est prévue en cas de manquement à la loi, les entreprises vont devoir prendre le pli. « Pour celles qui n’ont pas de cuisine, et seulement quelques biodéchets comme du café et des épluchures de pomme, un petit bac est idéal. On le met dans l’espace détente et on peut faire pousser une plante pour verdir le bureau. Ça rentre dans la politique RSE des entreprises » rappelle Nicolas Senié. En attendant le 1er janvier, sa campagne de financement sur Ulule a bien fonctionné. Sa société originaire du Pays-Basque a déjà recueilli plus de 4 000€ de financement, le double qu’espéré.