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Toulouse – La ministre Agnès Pannier Runacher rencontre le monde agricole

C’est en Haute-Garonne, berceau de la contestation du monde agricole, qu’Agnès Pannier Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, est venue le 29 avril faire un point sur les avancées de la loi Egalim et écouter les doléances des agriculteurs.

© B.B. - La Vie Economique

Reçue au Min de Toulouse par le groupement de producteurs « Produit son sur 31 », Agnès Pannier Runacher a rappelé que les contrôles du bon respect de la loi Egalim – qui vise notamment à assurer un prix rémunérateur aux producteurs – allaient s’amplifier. « Plus de 1 400 contrôles ont déjà été réalisés en France depuis le début de l’année », a-t-elle indiqué. En Occitanie, 403 établissements ont été contrôlés entre le 1er janvier et le 20 avril 2024, pour vérifier l’origine des produits commercialisés. Ils ont donné lieu à 84 rappels à la réglementation, 38 mesures d’injonction administrative et 33 procédures pénales pour manquement grave. « En 2024, nous allons tripler le nombre de contrôles sur l’origine des produits en grande distribution », a affirmé la ministre qui veut mettre l’accent sur les actions de marketing déloyal. « On ne peut pas afficher au-dessus d’un rayon de fruits et légumes  »produit en France » et positionner des produits étrangers sur l’étal », a-t-elle rappelé.

Soutenir l’approvisionnement local dans les cantines

La visite d’Agnès Pannier Runacher a également été l’occasion pour les agriculteurs de plaider pour un meilleur accès des produits locaux à la restauration collective. Si la loi Egalim permet de favoriser l’approvisionnement des cantines scolaires en produits bio et sous signes de qualité (type IGP, AOP, Label Rouge…), les agriculteurs du groupement Produit sur son 31 regrettent que le local ne soit pas davantage mis en avant. « Nous sommes une association de producteurs locaux, mais ne sommes pas certifiés bio et sommes de fait exclus des critères de la loi Egalim », ont-ils déploré face à la ministre. « Avec la loi actuelle, les cantines de Haute-Garonne ont tout intérêt à privilégier un produit IGP venant du nord de la France, plutôt qu’un produit local sans signe de qualité. Ce n’est pas normal », a renchéri Sébastien Albouy, président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Garonne, qui suggère qu’un critère « bas carbone » soit rajouté à la loi. Un ajout inutile pour Agnès Pannier Runacher qui rappelle que le code des marchés publics permet déjà de tenir compte de critères environnementaux. « Il appartient aux collectivités de se saisir de ces clauses. Chacun doit remplir sa part de responsabilité sur le sujet de l’approvisionnement local », a-t-elle déclaré.

« En 2024, nous allons tripler le nombre de contrôles sur l’origine des produits en grande distribution »

La Brique Rose et Yéo frais

Pour la ministre, l’important pour assurer des revenus aux agriculteurs est de créer des filières porteuses de valeur. Elle a ainsi félicité les fondateurs de la marque la Brique Rose, qui vise à mieux valoriser le lait produit en Haute-Garonne. Agnès Pannier Runacher a visité l’usine toulousaine Yéo frais, qui conditionne environ 2 millions de litres de lait la Brique Rose par an.

« Yéo frais est la seule usine laitière qui perdure au sud de la Loire », a rappelé le DG de Yéo frais, Jérôme Servières. L’entreprise toulousaine emploie plus de 220 personnes et conditionne ou transforme chaque année 110 millions de litres de lait, en yaourt et crème, pour des marques de distributeurs ou en marque propre. Elle a généré 138 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.