« Nous essayons d’anticiper et de développer la prévention », résume le président du tribunal de commerce de Périgueux, Hubert Baraer, qui aborde sa deuxième année de mandat aux côtés de 16 juges bénévoles, assistés de deux greffiers. « La plupart des chefs d’entreprise nous connaissent parce que leur affaire est enregistrée ici et qu’ils ont l’obligation légale d’y déposer les comptes annuels. » C’est ainsi que le tribunal détecte les entreprises en souffrance parmi celles, souvent en rupture avec leur expert-comptable, qui négligent cette formalité. « C’est le premier signal faible. Nous avons créé une cellule de conciliation : deux juges reçoivent avec un minimum de formalisme, dans une écoute positive. Cet échange permet de mesurer le degré de gravité. Nos priorités sont le paiement des fournisseurs, la protection des salariés. »
196 convocations
Ce dispositif a été fortement relancé post-Covid, au-delà des sondages aléatoires effectués jusque-là : 196 convocations dont 189 après des clignotants de défaillance potentielle, pour seulement 7 présentations spontanées. « Cette crise a faussé la donne. Dans la vie habituelle des affaires, on peut redresser des situations à ce stade, d’où l’intérêt pour toutes les parties de travailler en amont. » Si le dirigeant ne répond pas à l’invitation, une convocation plus contraignante est adressée « non pour pointer du doigt mais pour soutenir », fixer des échéances avec une mise en sauvegarde, app…