La liste des invités à la réunion de lancement de l’appel à projets pour Eurêka’Incub avait quelque chose d’inédit pour le territoire rural qu’est le Marmandais : Gilles Van Kote, directeur délégué du journal Le Monde, Joanna Bulmer pour Vivendi Village, Élise Duprat pour Lisi Aerospace et Éric Van de Zande Lucas, président de Mr Power (association à l’origine du Garorock), Jean-Luc Armand, conseiller régional, Jacques Bilirit, président de Val de Garonne Agglomération et Michel Gouriou, sous-préfet de Marmande-Nérac. Cette palette d’élus, institutionnels et dirigeants d’entreprise a tout simplement confirmé la singularité de ce territoire : avec le Festival international de journalisme à Couthures-sur-Garonne et Garorock sur la plaine de la Filhole à Marmande, le Val de Garonne est tout simplement « une exception culturelle en zone rurale », selon les mots du conseiller régional Jean-Luc Armand. Et il compte bien le rester et même renforcer ce statut unique en Lot-et-Garonne en inaugurant un incubateur dédié aux industries culturelles et créatives, selon les vœux du président de l’intercommunalité Jacques Bilirit : « nous avions un trou dans la raquette et nous avons travaillé avec le laboratoire Ubic et Bordeaux Technowest pour nous accompagner ».
56 000 euros de dotation pour 7 projets
Avec plusieurs zones d’activités et deux pépinières d’entreprises (Tonneins et Samazan), il manquait un étage à l’accompagnement des entreprises en Val de Garonne : celui de l’incubateur. Et cette lacune vient d’être comblée avec la naissance d’Eurêka’Incub. Le principe est simple : un porteur de projet qui souhaite tester son idée, travailler son concept, le développer et être accompagné pour cela pourra le faire au sein de ce nouvel incubateur. Pour la première année, ce sont jusqu’à 7 projets qui pourront être financés pour un montant total de 56 000 euros, soit 8 000 euros par incubé. Un fil rouge sera commun à l’ensemble des lauréats : le projet d’incubation doit concerner les industries culturelles et créatives.
« Il y a une vraie économie des festivals sur le territoire »
« Inventer le festival de demain »
La thématique retenue pour cette première saison d’Eurêka’Incub a le mérite d’être claire. Se basant sur les expériences du Garorock et du Festival international de journalisme (FIJ), les incubés devront imaginer des solutions pour l’organisation d’événements d’ampleur dans une dimension écoresponsable qui respecte la transition écologique. Un objectif que le sous-préfet, Michel Gouriou, a bien résumé : « Il y a une vraie économie des festivals sur ce territoire. De nos jours, il ne faut plus de festival du gobelet et du transport en voiture. Le festivalier doit être le plus responsable possible et j’ai hâte de voir quels projets vont émerger ». Les lauréats partageront d’ailleurs un stand au sein du Village de l’Emploi qui se tiendra du 27 au 30 juin prochains à Garorock. Une cheffe de projet a également été recrutée pour les soutenir durant leur phase d’incubation d’une durée de 8 mois.
L’hébergement en question
Il est difficile de prévoir à l’avance quels seront les projets retenus, cependant la thématique de l’hébergement lors des festivals est revenue plusieurs fois sur le tapis. Gilles Van Kote, directeur délégué du journal Le Monde et organisateur du FIJ, expliquait ses attentes : « Je rêve peut-être mais nous manquons de solution pour accueillir des festivaliers entre le camping et la chambre d’hôtel. Nous avons besoin d’une solution intermédiaire, mobile et facile à transporter, qui n’existe pas aujourd’hui ». Un vœu d’autant plus important que le FIJ a démarré une démarche de labellisation RSE. Éric Van de Zande Lucas abondait ces propos et ce ne sont pas les négociations en cours autour de la vente du Garorock qui auraient pu inquiéter les partenaires d’Eurêka’Incub : « Nous avons 1 750 bénévoles et l’accueil des festivaliers sur le territoire est fondamental. Avec Garorock, c’est dingue ce qui se passe pendant 4 jours mais nous sommes aussi des citoyens et on se doit d’être raisonnables sur ce qu’on propose ».
« Val de Garonne est une exception culturelle en milieu rural »
Un financement diversifié
Budget total : 230 000 euros
Lisi Aerospace : 91 000 euros
Région Nouvelle-Aquitaine : 33 000 euros
Banque des Territoires : 10 000 euros
Vivendi Village : 5 000 euros
Val de Garonne Agglomération : 91 000 euros