Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Valoregen : le n°1 du plastique flexible recyclé

Le fondateur de Valoregen dirige l’un des plus gros sites européens de recyclage du plastique flexible en plein cœur du Lot-et-Garonne, à Damazan. Alors que les machines s’apprêtent à démarrer, Thierry Perez nous raconte les origines de ce projet et l’avenir d’un secteur devenu un enjeu de société.

Thierry Perez, fondateur de Valoregen

Thierry Perez, fondateur de Valoregen © Louis Piquemil - La Vie Economique

Alors que l’on entend le bruit des voitures qui passent sur l’autoroute Bordeaux-Toulouse à proximité, un panneau discret indique Valoregen devant un grand bâtiment industriel. Difficile d’imaginer que l’avenir de la filière du plastique flexible recyclé en France se joue à Damazan. Et pourtant, c’est un chef d’entreprise à la course qui nous accueille dans ses locaux. Thierry Perez, 57 printemps et une longue expérience dans le recyclage derrière lui (voir CV express), vit l’expérience d’un start-upper au four et au moulin pour son entreprise. Fin connaisseur du milieu méconnu et obscur de la gestion des déchets, il tient à mettre les choses au clair d’entrée : « Nous rachetons les déchets aux producteurs de déchets. Je suis un industriel de l’économie circulaire, pas un gestionnaire de déchets. Valoregen est une start-up industrielle de la décarbonation et de l ’économie circulaire du plastique ». Le cœur de l’activité de Valoregen est simple : récupérer des plastiques souples pour en faire des granulés qui peuvent être réutilisés en plastique recyclé (le recyclage mécanique) et produire de l’huile pour diminuer l’utilisation de plastique vierge issue du pétrole (le recyclage avancé). Valoregen est ainsi le seul site d’Europe à proposer ces 2 méthodes simultanément grâce à plusieurs brevets, réduisant drastiquement la production de rebuts.

Valoregen est une start-up industrielle de la décarbonation et de l’économie circulaire du plastique

UNE MISSION DE DÉFRICHEUR

Ici, un petit retour en arrière s’impose. Après les Grenelle de l’Environnement de Jean-Louis Borloo entre 2008 et 2010, le choix est fait du tout incinération pour les déchets, même plastique. Rapidement, plusieurs problématiques émergent : l’incinération participe à l’effet de serre, le taux de rebuts est important et il est difficile politiquement d’implanter des incinérateurs. Résultat quelques années plus tard : l’incinération est une impasse, il faut privilégier la méthanisation, les biodéchets et le recyclage. Mais la filière n’existe plus en France et notre pays est même au dernier rang européen po…