Lourd de consonnes et de sons gutturaux, le mot congruence n’est pas le plus doux de la langue française. Il tranche avec le moelleux des petits pulls en laine mérinos qui attirent instinctivement la main tant eux le sont. Pourtant, en écoutant Marine Attané raconter leur histoire, c’est le premier qui vient à l’esprit. Pour Carl Rogers, psychologue humaniste américain, la congruence serait un des éléments majeurs pour le développement optimal d’une personne. L’harmonie parfaite entre les idées et les actes, caractérisé par un mode de vie plus existentiel, la liberté d’être créatif et un quotidien passionnant… Alors s’il n’est pas le plus mélodieux, congruence est certainement celui qui caractérise le mieux le duo à l’origine d’une incroyable ligne de vêtements en fibres recyclées, engagée et unique en son genre, genre qu’elle balaye justement, bousculant les stéréotypes et leurs carcans.
DE LVMH AUX FIBRES RECYCLÉES
Dans les bureaux chaleureux de l’Upé Family, il règne une atmosphère évidemment familiale mais l ’authenticité la talonne. Si la marque est aujourd’hui un des symboles forts de la consommation responsable, ce ne sont étonnamment pas les convictions qui ont tricoté ses premières mailles mais l’amour. Un des plus immenses, celui d’un bébé qui voit le jour et, avec lui, des milliers de questions… dont une : comment habiller ce petit bout et lui garantir des matières saines ? Marine Attané apportera elle-même la réponse. La mode, ce n’est pas son métier mais elle baigne dedans, la jeune Tarbaise est alors salariée chez LVMH à Paris, affectée au secrétariat général du groupe et travaillant pour un des conseillers de Bernard Arnault. C’est dans ce cadre qu’elle rencontre Olivier Bobichon qui dirige, lui, le Jardin d’acclimatation et deviendra très vite son conjoint : « C’était en 2017 et on ne s’est plus quittés ».
CRÉER UN VÊTEMENT LE PLUS RESPONSABLE POSSIBLE
Pour ce couple plongé dans l’industrie du luxe, l’habillement du bébé qui arrive aurait pu n’être qu’un tourbillon de shopping dans les rayons des grandes marques. Mais l’instinct de protection est déjà en route, bien avant la naissance, la future maman cherche en priorité des habits responsables : « Dans les vêtements bio, il y a beaucoup de choses, mais à chaque fois je trouvais que ce n’était pas très transparent, on ne savait pas comment c’était teint, bio mais fait en Chine… Je n’arrivais pas à trouver quelque chose qui me plaisait ». Devant cette offre si dense et obscure, elle qui s’apprête à donner la vie donne également vie à un projet un peu fou : essayer de créer un vêtement le plus responsable possible puisqu’elle ne le trouve pas.
Un atelier de Castres nous a tendu la main et nous a permis de lancer notre premier produit
Le terme est tellement employé qu’il veut tout et rien dire, alors il a d’abord fallu définir : « Olivier m’a beaucoup aidé à l’époque à savoir ce que voulait dire responsable et à comprendre que les fibres qui allaient le moins impacter l’environnement, c’était les fibres recyclées. Tout simplement parce qu’il n’y a pas de processus agricole. On est donc parti sur cette logique de vêtements qui impactent le moins possible, en fibres recyclées et d’une production locale ». Locale, pour ces deux Parisiens d’adoption, c’est d’abord française. Mais le destin est facétieux et les professionnels de la confection avec qui le contact se noue sont tous dans le Sud-Ouest, là où la jeune maman a ses racines. « Notre histoire commence aussi avec celle d’un atelier de confection de Castres qui nous a tendu la main et nous a permis de lancer notre premier produit. » En septembre 2020, c’est ainsi qu’un sweat pour enfant 100 % recyclé et fabriqué en France voit le jour.
500 SWEATS VENDUS EN 3 SEMAINES
Forte de sa propre expérience et de ses quest…