Loin des images stéréotypées des Gafa de la Silicon Valley, c’est dans un discret bâtiment du centre-ville marmandais que Romain de Nadaï et sa dizaine d’élèves réalisent des images 3D qui, pour certaines, peuvent faire le tour du monde.
« SANS ÉTUDE DE MARCHÉ, À L’INSTINCT »
Son école, 2D3D High, vient de fêter son dixième anniversaire et ne désemplit pas. Il nous en raconte l’origine : « Après mes 3 années de formation à Montpellier, le retour en Lot-et-Garonne a été déprimant. Un cursus en 3D est un enseignement qui coûte cher et ce, d’autant plus si on doit le faire loin de chez soi. J’ai pensé à tous les jeunes qui, comme moi, galéraient pour se former. C’est comme ça que j’ai décidé de créer 2D3D High. Je l’ai fait sans étude de marché, à l’instinct ».
FORMÉ PAR LE RÉALISATEUR DES EFFETS LUMINEUX D’AVATAR
Une des clés du succès de sa formation réside très certainement dans la qualité du travail de Romain de Nadaï, et sa réputation. Formé par Olivier Pinol, le réalisateur des effets lumineux d’Avatar, Romain a enchaîné les projets cinématographiques et d’animation avec des grandes chaînes américaines mais aussi des studios français. « C’est vrai que nous avons un savoir-faire reconnu en la matière en France. Mais attention, nous avons tendance à nous reposer sur nos acquis alors que la 3D s’est énormément démocratisée. Même les intelligences artificielles (IA) pourraient bientôt faire de la 3D, la seule solution pour exister sera d’être extrêmement créatif », explique le créateur.
@De Nadaï
UN PROJET AU JAPON
Sans nous en rendre compte, la 3D est de plus en plus présente au quotidien : « partout où il y a un écran, on peut utiliser de la 3D. Alors que c’était réservé initialement aux jeux vidéos, on trouve de la 3D dans beaucoup de domaine : l’architecture, la communication, la réalité virtuelle, les fablabs etc. », indique le Marmandais qui constate que ses anciens élèves sont à présent employés dans des secteurs très différents. Quant à lui, il nourrit un projet d’envergure pour la fin de l’année : une série en collaboration avec un studio japonais que l’on pourrait retrouver prochainement sur une plateforme de streaming. « On recrute une équipe, je dois aller au Japon en décembre prochain et on verra… », sourit modestement Romain.
