Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

DTS, sur la route de la croissance

Anthony Doumenc est rentré au pays en 2012 pour prendre la succession de son père à la tête de DTS. 10 ans plus tard, la société spécialisée dans l’organisation du transport a bien grandi…

DTS

© Julien Mivielle

Depuis ses nouveaux bureaux situés à quelques encablures des deux échangeurs autoroutiers le reliant à l’A62, Anthony Doumenc et ses équipes voyagent à travers les continents. Spécialisée en supply chain (gestion logistique des flux) grâce à des solutions performantes de transport, en national et à l’international, DTS doit en effet s’adapter en permanence à tout imprévu : « C’est notre quotidien ! Il faut être en veille permanente pour parer à toute situation et surtout trouver au plus vite une alternative pour nos clients. Grâce à une équipe soudée, habituée à travailler ensemble et qui connaît bien les clients et leurs produits, nous pouvons être très réactifs. C’est notre force principale face à la concurrence et aux problèmes géopolitiques », souligne le directeur de DTS qui a dû faire face aux crises successives des gilets jaunes, du Covid et de la guerre en Ukraine.

Anthony Doumenc, PDG de DTS

Anthony Doumenc,
PDG de DTS © Julien Mivielle

DÉMÉNAGEMENT DU SIÈGE À ROQUEFORT

Ressortie « plus forte » de ces différentes crises internationales, l’entreprise agenaise a pu, en parallèle, mener différents projets majeurs comme le développement d’une nouvelle activité et le déménagement du siège vers la zone Sun-Valley à Roquefort : « Le cœur de métier de DTS reste l’organisation des transports pour nos clients mais j’ai d’abord souhaité développer l’activité de gestion des flux maritimes, notamment vers la Chine où je bénéficie d’un bon réseau après y avoir terminé mes études pendant 6 mois, avant de lancer en 2018 notre propre flotte de camions », ajoute Anthony Doumenc.

REPRISE DE CAVALLIN

Entrepreneur dans l’âme, le directeur de DTS s’est lancé dans cette nouvelle activité avec la garantie d’avoir de la demande et a même saisi une belle opportunité de croissance externe en reprenant l’entreprise de transports Cavallin, une marque connue et reconnue en Lot-et-Garonne : « Nous avons en effet d’abord mis en place des lignes de transport sur des moyennes distances en France pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients en investissant dans 8 camions. Quand j’ai appris que M. Cavallin cherchait un repreneur pour préparer sa future retraite, nous nous sommes positionnés pour reprendre toute l’activité avec ses clients, ses équipes expérimentées et ses 24 camions. Cela nous a permis de renforcer la distribution régionale de Bordeaux à Marseille pour nos clients de Nouvelle-Aquitaine, dont beaucoup de semenciers et de papetiers ».

Nous avons d’abord mis en place des lignes de transport sur des moyennes distances en France pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients en investissant dans 8 camions

UN SECTEUR DANS LE FLOU SUR SON AVENIR

Faisant face à une forte hausse de son activité, DTS a quitté ses bureaux historiques de Colayrac en 2021 pour s’implanter, avec l’aide de l’Agglomération d’Agen, sur la zone Sun-Valley de Roquefort où elle dispose d’un entrepôt de 2 000 m2 et de réserves foncières qui devraient être rapidement mises à contribution. Déjà à l’étroit après avoir recruté 10 personnes en 2 ans, DTS a des besoins d’agrandissement et devrait prochainement s’étendre tout en poursuivant son recrutement, notamment sur la partie maritime qui représente 40 % des 32 millions d’euros du chiffre d’affaires. Mais à l’image d’autres secteurs, l’entreprise fait face à des difficultés de recrutement dans un contexte international fragilisé : « Nous organisons nos propres formations internes, car il existe peu d’écoles en France pour ce type de métiers. Je constate toutefois qu’il est plus facile aujourd’hui, après le Covid, d’attirer sur Agen des profils d’exploitants expérimentés lassés par les grandes villes, ce qui prouve le dynamisme du territoire. En ce qui concerne notre développement, nous devons faire face, à moyen terme et comme toute autre société de transport, au manque de conducteurs de camions pour remplacer les départs en retraite et à plus long terme au défi énergétique ! » confie Anthony Doumenc en rappelant qu’un camion roulant à l’électricité coûterait 3,5 fois plus cher pour transporter 5 fois moins de marchandises quand un hypothétique véhicule à l’hydrogène coûterait lui 10 fois plus cher.

Il est plus facile aujourd’hui, après le Covid, d’attirer sur Agen des profils de cadres expérimentés lassés par les grandes villes

400 CLIENTS, 32 CAMIONS

En attendant d’en savoir plus sur le devenir du secteur, DTS trace sa route en s’appuyant sur ses forces vives, une équipe soudée composée de salariés expérimentés et de jeunes recrues maîtrisant parfaitement les nouvelles technologies. Avec 70 salariés, l’entreprise créée en 2002 par le père d’Anthony Doumenc a bien grandi pour la plus grande fierté de son directeur qui n’a pas hésité à quitter un poste d’ingénieur informatique sur Paris pour reprendre le flambeau familial. « Je suis arrivée en 2012, en reprenant les parts de mon père, pour assurer la transmission en intégrant des salariés de la nouvelle génération. Dès mon arrivée, nous avons développé le transit maritime, notamment vers l’Asie, pour des clients importants comme De Sangosse et Rotomod qui nous ont confié, en toute confiance, la réorganisation puis la gestion de leurs flux. L’entreprise compte aujourd’hui 400 clients répartis dans tout le sud de la France et une flotte de 32 camions.